Un père de famille âgé de 61 ans s'est aspergé d'essence et a mis le feu à son corps devant le siège de la wilaya de Béchar en signe de protestation contre son écartement de la liste des bénéficiaires de logements affichée lundi dernier. L'auteur de cet acte désespéré n'a dû son salut que grâce à l'intervention rapide des personnes faisant partie des protestataires qui sont là depuis la date de l'affichage des listes des 770 logements LSP et celle d'un policier en faction qui s'est brûlé à l'avant bras en essayant d'étouffer la flamme. Les deux hommes ont été évacués par la protection civile vers les UMC de l'hôpital Tourabi Boudjémaâ. Pour rappel, les protestataires contestant la régularité des listes affichées ont bloqué la circulation sur la route jouxtant le siège de la daïra durant toute la journée du lundi dernier et se sont déplacés mardi pour manifester devant le siège de la wilaya. Ils y reviennent tous les jours de la semaine. Certains font la chaîne devant l'entrée de la DRAG pour déposer des recours, d'autres demandent à être reçus par le wali pour prendre leurs doléances en considération. La plupart d'entre eux se diront lésés par la commission d'étude des dossiers qui les aurait écartés sans raisons valables des listes des bénéficiaires. Certains montrent des reçus de dépôt de dossier depuis 2008 et demandent l'ouverture d'une enquête par une commission désignée par le ministère de l'intérieur et des collectivités locales. Les plus modérés demanderont à ce que de wali de Béchar désigne une autre commission impartiale pour l'étude de leurs recours cas par cas. D'autres diront que le wali de Béchar fait la sourde oreille à leurs appels au dialogue et s'enferme dans sa tour d'ivoire en comptant sur la durée et le soleil ardent pour les disperser. Un groupe de protestataires dit continuer une grève de la faim entamée lundi et continue encore sans que cela attire l'attention des responsables. La presse ne peut faire le recoupement avec le chef de l'exécutif et obtenir sa réponse sur cet événement étant donné que les portails de la wilaya sont fermés par chaînes et cadenas et fortement gardés par les agents de l'ordre. Une façon de signifier une fin de non recevoir à ce sujet.