Ce sont généralement des non-titulaires, engagés à titre contractuel pour un salaire souvent en deçà de ce qu'ils méritent. Cela concerne singulièrement les praticiens avec des diplômes algériens. Ils représentent environ un tiers du nombre total des PADHUE en France, évalué par le Conseil français de l'Ordre des médecins (CNOM) à plus de 14700 personnes. En effet, parmi les quelque 15 000 soignants nés en Algérie et exerçant en France, toujours d'après les estimations du CNOM, près de 5000 d'entre eux ont fait leurs études de médecine en Algérie avant d'émigrer à la recherche de meilleures opportunités professionnelles, bénéficiant d'une législation favorable à leur venue. Cependant, aussitôt arrivés, ils sont discriminés par rapport à leurs collègues formés localement et se voient cantonnés dans des statuts désavantageux : Faisant fonction d'interne (FFI), Praticien attaché associé (PAA), etc. Si ces doctorants, jeunes chercheurs et, surtout, médecins internes étrangers avec des diplômes français ne semblent pas trouver d'obstacles particuliers pour intégrer pleinement le système de santé en France, c'est loin d'être le cas pour les praticiens à diplômes hors Union européenne (PADHUE), qui eux souffrent de discrimination administrative depuis plusieurs années. En attendant la réaction de l'Etat français, qui pourrait profiter de cette situation sanitaire d'exception pouvant s'étaler dans la durée pour régulariser la situation de tous les PADHUE, il est à noter que la nouvelle loi santé, adoptée le 16 juillet 2019, prévoyait déjà l'intégration des médecins ayant des diplômes étrangers au cas par cas, surtout ceux considérés comme «indispensables» au système de santé français. Jeudi dernier, le président français, Emmanuel Macron, s'est rendu à l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille où il a rencontré le désormais célébrissime microbiologiste Didier Raoult, qui ne cesse de promouvoir un traitement contre le virus à base de l'hydroxychloroquine et qui mène actuellement une étude clinique prometteuse sur plus de 1000 patients. Or, l'une des images retenues de cette visite surprise, c'est l'échange éclair entre Macron et les membres de l'équipe de recherche dirigée par le professeur Raoult. Et pour cause, ils sont pour la plupart issus de pays étrangers particulièrement africains, dont l'Algérie. «Merci de participer à l'effort collectif», a lâché le président français.