Un mouvement de grève a été observé de vendredi à dimanche par quelque 6000 médecins étrangers ou titulaires d'un diplôme hors Union européenne (Padhue). Ces praticiens protestent contre leurs différences de statut (médecin attaché associé ou faisant fonction d'interne...) par rapport aux médecins français titulaires, différences qui se traduisent par des rémunérations moindres. Faute de reconnaissance par le conseil de l'Ordre, ces médecins français ou étrangers à diplômes extra-européens n'exercent que dans les hôpitaux publics. Les Padhue demandent leur inscription à l'Ordre des médecins, mais celle-ci passe par la réussite à un concours, la Nouvelle procédure d'autorisation (NPA). « La NPA est une procédure pour réguler le flux des médecins entrant en France. Le problème, c'est que nous sommes entrés il y a dix ans ! C'est occulter toute l'expérience et les services rendus en France », fait remarquer la présidente de l'Association des médecins français à diplôme extra-communautaire, Elisabeth Sow Dione. Comme elle, certains ont même fait une bonne partie de leurs études en France. L'Association des médecins urgentistes hospitaliers (Amuhf) a apporté « tout son soutien » à la grève des médecins étrangers ou à diplômes étrangers, en dénonçant leur « exploitation ». « Le gouvernement continue de les rémunérer près de 50% de moins que les titulaires d'un diplôme français, alors qu'il pourrait être fait le choix d'une politique d'intégration, le gouvernement préfère l'exploitation », écrit l'Amuhf dans un communiqué. « Actuellement, un praticien hospitalier est rémunéré 3945 euros au 1er échelon alors que le praticien adjoint contractuel ne touche que 2213 euros. Il en va de même pour les indemnités de garde qui varient selon le statut de 220 à 450 euros », ajoute l'Amuhf présidée par Patrick Pelloux. « Pour régulariser la situation des 6000 médecins à diplôme étranger recensés en France, le ministère de la Santé a lancé, en 2005, un concours annuel, également ouvert aux étrangers nouvellement arrivants. Ce concours ne constitue qu'un leurre abusivement sélectif », conclut l'Amuhf, dénonçant par ailleurs « le comportement de certains jurys, "ostensiblement vexatoire'' » du fait du comportement méprisant et des relents racistes de certains de ses membres.