Alors que viennent d'être célébrés les vingt ans de la Déclaration des droits de l'enfant, les réflexions vont bon train, dans notre société, de façon inquiétante et nous renseigne avant tout sur notre mode de penser. Alors que parmi les sociétés dites primitives, l'enfant participe à tous les évènements de la société, chez nous, la réalité n'est pas bonne à lui montrer. Nous avons un réel malaise en ce qui concerne la relation à l'enfant, la transmission, la mémoire, au point que les enfants sont écartés, détournés de la vie, de la sphère sociale et éthique. Selon l'adulte, l'enfant ne peut accéder au principe de la personne. Inapte à être autonome et responsable, on le maintient dans un apprentissage continu nécessaire. Parce qu'il n'est qu'un enfant… et qu'il a besoin de l'adulte. L'école, la famille, la société, attendent qu'il montre ses capacités, mais surtout qu'il confirme, en fait son identité, en tant que personne. Quant à la demande de l'adulte, elle reste ambiguë : faire grandir l'enfant à l'écart du monde adulte tout en lui demandant de s'y intégrer. Cela sans doute parce que la frontière entre l'enfant et l'adulte demeure floue : l'adulte y voit une dimension de lui-même tout en assurant que l'enfant ne lui appartient pas. Il est mis dans des stratégies contradictoires, dans une logique de projection, non de réciprocité, au point de préférer et favoriser la quiétude des parents plutôt que celle de l'enfant. Cette façon de penser a un effet pervers : mettre l'enfant en faute.