Le ministre des finances admet à demi-mot, qu'il existe bien un problème de liquidités au niveau des bureaux de poste où, depuis des semaines, de longues queues se forment dès l'entame du service devant les guichets. Invité dimanche à la radio chaîne 3, M. Aymen Benabderahmane, a fait savoir que le phénomène observé s'explique par « l'accumulation des pratiques » qui durent depuis plusieurs années, promettant en outre « la révolution de la gouvernance des banques » Parlant de la réunion tripartite samedi entre Gouvernement , partenaires sociaux et patrons, le ministre a confirmé que le gouvernement vient de débloquer une enveloppe de 65,5 milliards de dinars. Pour assister les entreprises, publiques et privées confondues, victimes des contrecoups de la pandémie du coronavirus, le gouvernement vient de débloquer en leur faveur une première aide financière de 65,5 milliards de dinars. « Notre souci, déclare-t-il, est de préserver le capital de production de ces entreprises, et partant, l'emploi, des objectifs cardinaux ». « Les fonds sont là », a-t-il assuré, avançant des chiffres de 1000 milliards de dinars et de 10 milliards de dollars, des sommes, précise-t-il, réservées au soutien de l'investissement productif, particulièrement celui destiné à contribuer à la substitution de produits importés. Le ministre annonce, par ailleurs, l'organisation, lundi, d'Assises nationales consacrées à la réforme fiscale, « une première en Algérie », visant, déclare-t-il, à « briser les verrous » qui ont fait fuir les Algériens du paiement des impôts en raison, notamment, des « pressions » exercées sur une catégorie particulière d'opérateurs au bénéfice d'une « population » qui s'est toujours placée en dehors de la sphère d'imposition. Notant « anormal » que la fiscalité ordinaire soit majoritairement constituée par une retenue à la source, sous la forme d'un impôt sur le revenu, l'intervenant signale qu'il s'agit, désormais, d'élargir cette dernière en procédant, notamment, à un recensement « juste » de la population fiscale et à un renforcement des capacités de recouvrement. S'exprimant, d'autre part, sur le sujet de la réforme bancaire, M. Benabderrahmane juge que les banques n'ont pas joué le rôle attendu d'elles, en raison, explique-t-il, de « pratiques » qui les ont réduites à un état de « tiroir-caisse».