En France, des associations et des avocats ont mené une action pour dénoncer le blocage des visas aux conjoints d'étrangers résidents en France. Depuis mars dernier, les étrangers résidents en France, candidats au regroupement familial, vivent un calvaire. La France ne délivre plus de visas d'installation à cette catégorie de personnes. Depuis mai dernier, les consulats français ont rouvert leurs portes. Ils délivrent des visas aux conjoints de Français, aux étudiants, mais toujours pas aux candidats au regroupement familial. Ces derniers ne figurent toujours pas sur la liste des personnes autorisées à voyager en France. Les candidats au regroupement familial ne « font pas partie des publics prioritaires », a expliqué récemment Gélard Darmanin, ministre français de l'Intérieur. Des associations de défense des étrangers, comme la Cimade, la Ligue des droits de l'homme et le GISTI (et bien d'autres), ont décidé de mener une action ce mardi 8 décembre, pour dénoncer ce « blocage » au niveau des consulats et des ambassades de France à l'étranger, rapporte Ouest-France. Un dépôt collectif de référés (qui est une procédure d'urgence pour régler provisoirement un litige), a été effectué au tribunal administratif de Nantes. Pour Me Loïc Bourgeois, membre du Syndicat des avocats de France, il y a « une instrumentalisation, un prétexte tiré de la crise sanitaire, pour refuser d'instruire des demandes de visas, ou de délivrer des visas aux conjoints de personnes en situation régulière, dans le cadre du regroupement familial ». Selon l'avocat, c'est une discrimination sans fondement légal. Loïc Bourgeois explique que des personnes ont bénéficié d'un « statut privilégié », citant entre autres les conjoints de Français, et les étudiants. « Allez comprendre pourquoi il est plus important d'avoir un visa étudiant que de permettre à un parent de se rapprocher de ses enfants », ajoute l'avocat. Environ 50 dossiers devaient être déposés mardi. D'autres suivront la semaine prochaine, le même jour, et ainsi de suite jusqu'à ce « la situation se débloque », ont expliqué les initiateurs. Les conjoints de ces candidats au regroupement familial ont déjà manifesté en France devant le ministère français des Affaires étrangères. Quant aux associations, elles ne baissent pas les bras et sont déterminées à débloquer la situation, indique Ouest-France.