Les femmes algériennes étaient à l'honneur jeudi dernier, à l'Aurassi, lors d'une cérémonie présidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Le chef de l'Etat a plaidé à cette occasion pour une meilleure intégration de la femme dans le monde du travail, insistant longuement sur la nécessité pour elle d'investir le monde de l'entreprise, via la formule du microcrédit. : « Les institutions de l'Etat, notamment celles chargées du microcrédit, doivent encourager les initiatives des Algériennes », a affirmé le Président dans un discours prononcé à cette occasion, dans lequel il a mis en exergue le progrès de la situation de la femme en Algérie depuis l'indépendance du pays en 1962, en particulier dans le secteur de l'éducation. « L'insertion des femmes dans le monde du travail ne doit plus se satisfaire des résultats remarquables obtenus dans le domaine de la fonction publique qualifiée », a souligné Bouteflika, estimant qu'« il ne s'agit plus de mesurer la participation des femmes en nombre d'enseignantes ou de médecins, mais en nombre d'entrepreneuses produisant du surplus, de la richesse pour leur bien, le bien de leur famille et le bien de notre pays ». Le Président qui appellera les Algériennes à s'inscrire dans l'économie moderne qui est celle de l'entreprise performante et du savoir « efficient », saluera à cet effet « ces pionnières » que sont les 5 000 utilisatrices de l'Agence nationale de gestion du microcrédit ainsi que l'ambition de ces 11 000 chômeuses qui ont réussi à créer leur microentreprise grâce à l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes. Evoquant les progrès réalisés par la femme algérienne dans le monde du travail, Bouteflika étayera ses dires par une panoplie de statistiques illustrant la situation de la femme et les avancées réalisées dans certains secteurs, affirmant que 1,2 million de femmes occupent des emplois, le plus souvent qualifiés, principalement dans les secteurs de l'éducation, de la médecine, de la magistrature et des différents corps de l'Etat. « Si les premières fonctions féminisées touchaient en priorité les domaines de l'éducation et de la médecine, le processus a rapidement atteint des fonctions considérées comme éminemment masculines à l'instar de la magistrature où les femmes constituent plus d'un tiers des effectifs, ou la police nationale qui, en quelques années, a recruté plusieurs milliers de femmes, tandis que les premières femmes walis, ambassadeurs et même candidates à la présidence de la République, faisaient leur apparition », confirme le chef de l'Etat qui souligne que « cette transformation des rôles féminins a eu nécessairement des répercussions sur le statut juridique des femmes, consacrant leur plus grande autonomie et un rééquilibrage des responsabilités de l'homme et de la femme au sein de la famille dans le respect des valeurs fondamentales de l'islam ». Bouteflika relèvera cependant que « les femmes sont encore minoritaires » dans le monde du travail, puisqu'elles ne représentent que 15% de la population active. Toutefois, fera remarquer le Président « leur nombre ne cesse de croître à un rythme supérieur à celui des hommes, puisque il a été de 7,4 % au cours de la période 2001-2005, contre 6,5 % pour les hommes ». « Les projections à l'horizon 2020 indiquent que la population active augmentera de 3 % avec un taux de 2,5 % pour les hommes et de 4,95 % pour les femmes », ajoutera en outre le Président. Le chef de l'Etat fera un véritable plaidoyer en faveur de « l'insertion des femmes dans le monde du travail », une insertion, dit-il, qui ne doit pas se limiter au monde urbain : « La priorité dans le programme global de développement est accordée à la lutte en milieu rural contre l'analphabétisme qui touche encore environ un tiers des femmes de nos campagnes », a encore affirmé Bouteflika dans son discours. Bouteflika honore des femmes de différents horizons Seize femmes ont été honorées par le président Bouteflika, lors de la cérémonie officielle qu'il a présidée à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Le Président a distingué des femmes activant dans différents secteurs, des femmes d'affaires, scientifiques, journalistes, écrivains et cadres du secteur de l'éducation. Trois martyres, ont été honorées, à titre posthume, à savoir Ourida Meddad, Fadila Saadani, Zoubida Ould Kabilia. Parmi les femmes honorées par Bouteflika figurent entres autres, Nadia Beldi, journaliste à l'APS, Djamila Zenir, écrivain, Bendada Achoura, directrice de lycée, Naïma Cherif, responsable d'une entreprise de fabrication de produits cosmétiques, Alia Khadidja, directrice de laboratoire de recherches à l'université de Bab Ezzouar, et Safia Djallal, athlète dans la catégorie des personnes aux besoins spécifiques ayant battu quatre records dans sa discipline au niveau international. Samedi 10 Mars 2007 Par Amel Bouakba, La Tribune