La formation sétifienne jouera ce soir sa première finale de la coupe des clubs champions arabe face à l'équipe jordanienne d'El Faïçali. Cette rencontre s'annonce difficile face à un adversaire qui a déjà démontré son savoir-faire même lorsqu'il évolue à l'extérieur de ses bases. Tout Sétif attend un résultat positif de la part d'un onze conscient de sa tâche. Les coéquipiers de Maïza seront diminués par les abscences de Bourahli et certainement de Hadj Aïssa. Mais, déjà l'on peut dire que l'Entente de Sétif a réalisé un bon parcours cette saison puisque l'Entente se retrouve au-devant de la scène comme au bon vieux temps. Ce retour au premier plan n'est le fruit ni du hasard ni d'un quelconque concours de circonstances, c'est la résultante du pari osé par Serrar, le boss du club ayant fait du recrutement des meilleurs éléments son cheval de bataille. Le pari s'apparentant à un défi augure, avec cette finale de champions league arabe, ponctuée par un bon pactole de 1 à 1,5 million de dollars (l'équivalent de 140 millions de dinars), de lendemains enchanteurs pour le club phare des Hauts-Plateaux sétifiens faisant des émules. Ses voisins de l'USMS et du MCEE emboîtent, en matière de bons résultats, le pas à l'Aigle noir qui plane. Les formations précitées sont à quelques marches de la DII pour le doyen des clubs sétifiens et de l'élite pour El Babiya. L'embellie de cette saison réconforte le concepteur de la nouvelle stratégie, ouvre de nouveaux horizons à un club qui draine derrière lui des milliers de fans. La deuxième participation à la compétition arabe à été le moins qu'on puisse dire meilleure, sur un aspect résultats et financièrement, des plus rentables. Et pour la première fois depuis sa création en 1958, l'Entente va boucler un exercice avec un excédent. Et comme l'appétit vient en mangeant, Serrar et son groupe ayant, en matière de gestion, beaucoup appris auprès des formations du Golfe, veulent désormais passer à un palier supérieur. La professionnalisation du club est le prochain chantier. La transformation de l'Entente en société par action (SPA) n'est plus une idée en vogue. Les jalons de l'opération sont lancés. « Le temps du bricolage et de la gestion d'épicier est révolu. Le club sera prochainement transformé en SPA. C'est la solution idoine pour l'association qui ne veut plus connaître les déboires de la dernière décennie. Cette démarche va lui permettre de fonctionner comme une performante société », souligne en prélude le numéro un de l'ESS qui enchaîne : « Notre approche est bien perçue par certains opérateurs privés, disposés à nous accompagner comme l'ont fait les autorités locales et à leur tête le wali qui a été d'un grand secours pour l'Entente. Pour se maintenir en haut du tableau et avoir un onze plus performant, nous comptons revoir à la hausse les primes de signatures. L'Entente, qui a désormais les moyens de sa politique, ne va pas lésiner pour recruter les meilleurs joueurs sur le marché », précise notre interlocuteur qui compte mettre le paquet pour enrôler le sociétaire de l'Olympique lyonnais, le Franco-Tchadien Idingar. La métamorphose de l'Entente fait recette, draine des milliers de fans, obligés, la mort dans l'âme, de s'entasser dans un 8 Mai 45 ne répondant plus ni aux normes ni à la forte demande d'un contingent de plus de 40 000 supporters. A cet effet, la wilaya, qui a été de tout temps l'indéfectible soutien de l'Aigle noir, vient d'inscrire un nouveau stade. « Notre demande a été acceptée par le président de la République. Un stade de plus de 50 000 places sera érigé à la sortie est de Sétif, du côté de Aïn Eroumane plus précisément. Les pouvoirs publics soutiennent toute démarche devant faire de l'Entente un club modèle. Sa transformation en SPA peut aider le club à s'autofinancer et à faire un autre bond qualitatif. Pour un tel projet, nous sommes disposés à l'accompagner », souligne Badoui Noureddine, le wali de Sétif. Les résultats du onze sétifien ont eu des incidences positives sur la vie économique de toute la région. A titre d'exemple, les différents hôtels de la capitale des Hauts-Plateaux et d'El Eulma sont, ces derniers temps et à cause du phénomène Entente, le plus souvent complets. Concernant l'affiche d'aujourd'hui qui défraye la chronique sportive algérienne, nul n'est en mesure d'émettre le moindre pronostic, sachant que les deux équipes qui se connaissent fort bien, partent à chances égales : « El Faïçali est un groupe homogène, solide en tout point de vue. C'est une équipe expérimentée, très forte tactiquement, possédant en sus un jeu collectif digne des grandes formations », dira Azzedine Berarma, le préparateur des gardiens et superviseur de l'Entente devant faire le maximum pour prendre option. D'autant que la deuxième manche qui aura lieu dans quinze jours en Jordanie sera rude. Avec le retour du métronome Hadj Aïssa, qui sera à l'occasion titularisé, le rêve est permis, contrairement au renard des surfaces souffrant d'une légère tendinite prise en charge par le Dr Abdelatif de l'hôpital spécialisé de Ras El Ma promettant que Bourahli sera de la partie le 17 mai. En attendant, les milliers de supporters croient dur comme fer en la belle étoile de la bande à Saâdane qui célèbre aujourd'hui son soixante-et-unième anniversaire. Bon anniversaire cheikh et allez l'Entente... Kamel Beniaiche El Watan