Lundi 9 juillet 2007 Les chiffres comptables communiqués lors de la dernière assemblée générale des actionnaires de l'entreprise MAMI laissent apparaître des signes évidents de bonne santé financière de l'entité gérée par un directoire composé de trois cadres, anciens gestionnaires du secteur de l'agroalimentaire, une option unique de la SPA composée d'une cinquantaine d'actionnaires. La mise en marche du nouveau système de gestion en 2003 de l'entreprise MAMI créée dans les années 1950 a permis de doubler carrément les chiffres d'affaires, si l'on se réfère aux déclarations du P-DG, Adiche Kamel, au lendemain de l'assemblée générale qui a regroupé tous les actionnaires. Cependant, c'est au cours de l'année 2007 que la limonaderie a enregistré des « pics encourageants ». Le dernier exercice a été ainsi marqué par une hausse de production de l'ordre de 35%, alors que le chiffre a fait un bond de 84%, atteignant ainsi 86 milliards de centimes, alors qu'on enregistrait 33 milliards de centimes en 2003. En effet, l'adhésion del'entreprise depuis 2005 au programme européen MEDA de mise à niveau a permis le lancement de la nouvelle chaîne PET, celle de l'emballage en plastique. Tant que le directoire administratif perçoit l'entreprise comme une « société moderne », le programme MEDA de mise à niveau a visé en premier lieu la gestion, le management, les ressources humaines ainsi que le marketing. C'est ainsi que le label, jadis connu par le milieu populaire de l'Est algérien, a fini par accéder au rang de sponsor et de support publicitaire national pour différents magazines, panneaux urbains et autres affiches de promotion du produit de large diffusion. Sur le plan de la distribution, l'espace investi depuis des dizaines d'années au niveau des régions de l'Est, s'est étendu au sud du pays où l'on nous annonce l'implantation du produit dans des régions aussi lointaines que Béchar et Tamanrasset. Selon le P-DG de l'entreprise, si la limonade en verre, fidèle à la tradition, continue à faire le bonheur des classes démunies, c'est plutôt la bouteille en PET commercialisée depuis l'année 2006 seulement qui a marqué l'ascendance de la courbe de la hausse des chiffres comptables. « La chaîne du PET est l'équivalent de quatre chaînes de limonaderie traditionnelle », explique le P-DG Adiche Kamel qui est aussi vice-président de l'association des producteurs algériens des boissons. Outre cela, l'image moderne de l'entreprise à laquelle tend le directoire se traduit par le nouvel investissement qui va comprendre plusieurs chaînes de production. Il s'agit d'un nouveau site prévu sur 35 000 m², et dont on avance l'échéance de mise en marche des chaînes de production dans 3 années même si les objectifs réels sont fixés pour 2012. En plus de la production de limonade et de ses dérivés, on prévoit des chaînes de jus et de tetra pack. Car en fait avec le foisonnement de dizaines de marques en provenance de Béjaïa, Alger et Blida notamment, en plus de la présence des producteurs locaux et de deux multinationales en présence, la concurrence s'annonce rude dans les années à venir dans le secteur de l'agroalimentaire. Sur le plan de la main-d'œuvre spécialisée et de la technologie appelée à maintenir le rythme de la croissance de l'entreprise, le directoire n'exclut pas l'option du partenariat étranger en matière de recrutement de cadres hautement qualifiés. En fait, selon différents témoignages émanant de chefs d'entreprise à Sétif, l'université de Sétif demeure en retrait du circuit économique de la région, malgré l'initiative du « Forum de partenariat entre l'université et le monde de la production », lancée en 2006 par les responsables universitaires. C'est ainsi que les responsables de l'entreprise MAMI n'excluent pas d'entreprendre de nouvelles actions de mise à niveau au-delà de l'année 2007, date de la clôture de l'exercice du programme européen MEDA. Car, si l'on se réfère aux propos du P-DG, l'avenir de l'entreprise moderne est déterminé par « le transfert de connaissances et le partenariat ». Abdelhalim Benyelles, La Tribune