Le match qui a opposé Le Stade Rennais à l'Entente de Sétif, s'est déroulé en trois fois trente minutes. Les deux premières a opposé l'équipe réserve du Stade Rennais à l'ESS, et la troisième à l'équipe professionnelle Pro A, la rencontre s'est soldée par un score lourd de 5 buts à zéro en faveur des stadistes. Les joueurs sétifiens n'ont pas apprécié cette défaite, ils n'ont pas hésité à critiquer les méthodes du coach Roselli. Ce dernier a précisé au micro de la télévision locale que l'ESS n'est pas au même niveau de forme que le Stade Rennais, ce dernier qui a débuté ces entraînements tôt, a entammé plusieurs matchs dont un en championnat contre Nancy, les joueurs sétifiens n'ont pas à rougir de cette défaite, car si les deux mi-temps étaient favorables aux rennais (4-0) la troisième face à l'équipe Pro A était meilleure et stable, l'ESS a pris, avec un peu de retard, ses repères sur le terrain, et n'a encaissé qu'un seul but. A noter cet incident entre Kadi Kechimi et l'entraîneur qui n'a pas hésité à le renvoyer dans le premier avion vers Sétif. L'accueil des représentants du stade rennais était chaleureux et professionnel ; le consul d'Algérie Mr Ibrahimi Slimane et le corps diplomatique, venus assister à cette rencontre o combien symbolique, était vite pris en charge par le service de sécurité du stade rennais, des chaises aux côtés des bancs des joueurs ont vite été dépêchés pour asseoir Monsieur Ibrahimi et ses adjoints. Le match était programmé grâce aux efforts de plusieurs personnes entre autre le maire de Rennes, Edmond Hervé, le directeur du centre de formation Sylvain Réminiac et de Karim. La délégation algérienne (représentée par ses joueurs, staff technique, journalistes, compatriotes vivants à Rennes mais aussi du consul d'Algérie de Nantes accompagné de ses deux adjoints) est venue en renfort pour relancer une amitié en panne, « en état de veille » comme l'a mentionné dans son discours Karim Ouyahia, le chef de la délégation sétifienne devant des élus et représentants de l'association du jumelage de Rennes, (absents au match). Mais voilà, après un match engagé, où on a exhibé des panneaux, mettant l'image du club au service d'une rencontre inter-universitaires, d'une relation de jumelage qui va redémarrer grâce à la même association qui a officié depuis vingt six ans un jumelage dont la parole dépasse largement l'action, on a négligé de nourrir les joueurs ou même de désaltérer leur soif, après un effort considérable. On a préféré dorer cette réception de la belle parole, mettant en avant les mérites de la ville et de la vitrine de Rennes à l'étranger, le consul Ibrahimi a abrégé leur souffrance en écourtant son discours « conscient de la fatigue des joueurs après le match ». Le chef de la délégation, Karim Ouyahia, en homme digne d'un « sétifien ould famila », a concocté des casse-croûtes et a honoré Sétif avec son intervention forte de signification en faveur d'une amitié véritable « pour raviver les liens de jumelage entre Rennes et Sétif ». Si l'entente a perdu son match contre le stade rennais, la réception était, quant à elle, trop médiatisée et par conséquent a tourné au ridicule, donnant une image ternie d'une réception bricolée à la dernière minute. Du jamais vu à Rennes, « une réception supposée prendre en charge le repas de l'ESS, se fait sans qu'il y est au moins une bouteille d'eau » nous confie un des responsable. L'amitié n'est pas unilatérale, ni exhibitionniste dans les halls des mairies, elle est comme cette équipe de foot, traitée d'égal à égal, diversifiée, avec des cultures qui se respectent, guerrière sur le terrain mais généreuse en dehors. La particularité de cette amitié n'est riche que grâce à la sincérité de nos actes et de nos discours, utilsant des formules ou le « nous » englobant les deux parties, les deux peuples, prime sur le « je » égocentrique, nombriliste, et opportuniste. L'hospitalité est une vertu non seulement sétifienne mais aussi rennaise, mais malheureusement contaminé par un virus qui n'hésite pas à profiter du moindre mouvement de visite pour s'afficher devant le zoom d'une caméra. Quand cet effort sera respecté, ce jour là nous aurons avancé d'un grand pas. Toufik HEDNA pour Setif Info