Après plusieurs semaines d'investigations menées aussi bien par les agents du fabricant de pastilles antimoustiques « Spimat » que par les éléments de la brigade économique et financière de la Sûreté de wilaya de Constantine, sont parvenus au courant de la semaine dernière à mettre fin aux agissements de deux trafiquants spécialisés dans l'importation et la commercialisation dans le marché local de produits contrefaits. Depuis plusieurs années, la pastille Spi mat notamment, a été la cible privilégiée de ces contrefacteurs qui ont rallié la filière chinoise, experte en la matière, faut-il le souligner. Mais apparemment, il n'y a pas que ce produit qui intéressait ce trafiquant puisque lors de l'arrestation de son complice qui n'est autre que son frère, les éléments de la BEF de Constantine ont découvert chez lui, en plus d'une importante quantité de tablettes de pastilles Spi mat contrefaites, d'étuis, de cartons ondulés et de rouleaux de ruban adhésif de la même marque, deux lots d'autres produits imités ; la pastille « Vap » et un produit cosmétique du label « mp3 ». Concernant la pastille Spi mat, d'anciens emballages également imités que le fabricant officiel avait retirés de la circulation en 2004 dans une tentative de dissuader les contrefacteurs ont aussi été retrouvés chez ces trafiquants en sus du lot répondant aux dernières retouches apportées au produit par son manufacturier. Cela confirme d'ailleurs les révélations faites au Soir d'Algérie par cet industriel dans une récente enquête consacrée au phénomène de la contrefaçon. « Je crois qu'il s'agit du même contrefacteur parce qu'il suit l'évolution et les changements de nos emballages et modifie le sien à chaque fois que nous améliorons l'empaquetage de nos tablettes » avait-il avancé. De la filière chinoise au réseau sétifien de la contrefaçon, les soupçons du patron de la société de produits insecticides SPI se sont avérés fondées. C'est en effet dans la ville d'Aïn-El-Fouara que le pot aux roses a été découvert grâce à un numéro de téléphone portable que les contrôleurs de la société ont pu avoir dans quatre wilayas différentes du sud du pays auprès des clients potentiels de SPI, lesquels ont pour habitude de recevoir des livraisons de ces trafiquants qui ont particulièrement jeté leur dévolu sur cette région du pays bien que le produit contrefait a été également découvert dans plusieurs villes du Nord. Une dérogation du procureur de la République a été néanmoins nécessaire pour permettre aux éléments de la BEF de Constantine d'intervenir en dehors de la circonscription territoriale de compétence. Et c'est à Sétif que ces derniers ont poursuivi leurs investigations qui ont permis l'arrestation dans un premier lieu de G. M., âgé de 23 ans en l'absence du premier concerné par ce trafic, G. Y., âgé lui de 30 ans et qui sera arrêté dès son retour de Tunisie où il passait ses vacances au début de la semaine dernière. Et en dépit des preuves qui les accablent, les deux complices ont tenté de démentir être derrière ce trafic sans pour autant parvenir à influencer la conviction de procureur de la République près le tribunal de Ziadia qui a ordonné leur mise sous mandat de dépôt et la poursuite de l'instruction qui devrait ôter le voile sur les dessous de ce fléau et à l'évidence aboutir à d'autres révélations, notamment la manière avec laquelle ces produits franchissent nos frontières. G. Y. ne pouvait d'ailleurs pas nier ses voyages au pays de Mao. Et à propos de Chine, un enregistrement vidéo effectué par un client de la société Spi dans la ville de Yiwu, considérée comme une plaque tournante de la contrefaçon, démontre explicitement la provenance des pastilles Spi contrefaites. Une imitation parfaite de la pastille algérienne y est en effet mise en évidence dans une grande surface où l'on peut passer commande de n'importe quel produit contrefait, et est proposée aux importateurs potentiels, des Algériens en particulier. C'est dire qu'en dépit du soulagement exprimé par le patron de Spi mat qui n'a jamais lésiné sur les moyens pour combattre ce fléau et alerté des conséquences qui peuvent en découler à travers surtout des campagnes publicitaires et une présence soutenue dans différentes rencontres et carrefours économiques, ses tracas ne sont pas prêts de disparaître tant il est vrai que nos frontières sont aussi permissives que nos ports sont des passoires alors que l'informel prédomine dans le marché algérien. K. G. Le Soir d'Algérie