La récente visite de Nicolas Sarkozy en Algérie n'a pas été fructueuse sur le plan commercial seulement, avec quelque cinq milliards d'euros de contrats. Mais aussi, pour la première foi dans l'histoire, elle a surtout montré des signes d'apaisement et de reconnaissance, ce qui peut nous aider à tourner enfin la page de la colonisation et ses corollaires le racisme barbare. En affirment qu'il ne fallait pas "ignorer l'histoire, mais l'assumer" et "réconcilier les mémoires", en invitant les historiens des deux pays à travailler ensemble, le président Sarkozy rejoint ainsi l'action de la ville de Lyon pour la concorde, pour la reconnaissance des mémoires et le dialogue des cultures entre les deux rives. Dans ce sens, le mois de juin 2006, a été organisé à l'ENS lettre de Lyon un colloque original dont les actes viennent d'être publier en lignes* : « Pour une histoire critique et citoyenne : le cas Franco-algérienne ». "Cette initiative courageuse, pionnière dans les annales scientifiques de la France et de l'Algérie que la ville de Lyon et la Région Rhône-Alpes ont soutenu activement, rejoint parfaitement notre démarche pour donner une dimension éthique à la citoyenneté lyonnaise, sans discrimination, sans repli et sans mépris », a noté Mme AHMINE qui était l'invité du Forum « Sétif Info ». Cela tout en rappelant que les citoyens des deux rives ne peuvent qu'être fière de cette initiative citoyenne qui vise, avant tout, à éclairer nos institutions, à libérer notre jeunesse d'un passé lourd, indigeste, et construire une mémoire partagée ». Il faut rappeler que depuis 2001, avec la société civile Lyonnaise, l'Adjointe au maire de Lyon Sabiha AHMINE, s'est battue fermement pour faire en sorte que les commémorations des massacres du 17 octobre 1961, ainsi que le 8 mai 45, deviennent des journées officielles de notre mémoire commune à Lyon… Au-delà de la reconnaissance, ce colloque a tenté en toute objectivité d'apaiser les choses, en permettant une dose de rationalité, de sagesse et d'humanité dans l'histoire franco-algérienne, un domaine où les obscurantistes, les vieux nostalgiques du système colonial et les extrémistes veulent monopoliser comme un sujet de discorde et de racisme. Avec la participation de près d'une centaine d'historiens spécialisés (algériens, français et autres du monde entier), ce colloque peut aider à faire avancer l'Etat du savoirs et construire la concorde et le bien vivre ensemble au sein de notre cité et nos quartiers. En opérant une rupture nette entre ce qui relève de l'histoire comme science et de la politique comme idéologie, la parole à été rendu à l'histoire. Ce qui veut dire que la science a triomphé. En dressant un bilan scientifique de l'état des travaux historiques entre les deux rives de la méditerranée, et au-delà, cette initiative citoyenne nous aide aujourd'hui à mieux valoriser et accompagner le dialogue citoyen, le développement des échanges et la mobilité des synergies, alors que certains, dans le sens du mépris, du racisme, de l'exclusion et du rejet de l'autre, veulent semer les divisions entre citoyens et créer la discorde. Exemple de la loi négationniste du 23 février 2005, abroger en partie depuis, ou le projet actuel de "l'immigration jetable" et autres polémiques récentes... Ce colloque nous apprend en effet que la logique colonialiste n'est ni positive ni négative, elle est et doit être entièrement condamnable. C'est un système barbare, archaïque. C'est un apartheid qui est fondé sur le racisme, la violence et les divisions entre citoyens. Par contre, ce qui relève de la présence des populations diverses, ce qui relève de la circulation des savoirs, de l'échanges des marchandises, des migrations réciproques, comme du rayonnement des valeurs humanistes, en Algérie comme en France, cela rejoint le domaine du métissage, celui de la construction des valeurs universelles et du dialogue des cultures. C'est une démarche qu'il faut impérativement encourager. « C'est le message retenu de ce colloque citoyen, et c'est aussi le message qui nous a été transmis lors du formidable voyage historique de la délégation lyonnaise, conduite par le Sénateur Maire de Lyon Gérard Collomb en Algérie, à Sétif et à Alger, le mois de mars 2006 » a déclaré Mme AHMINE à Sétif Info.