La visite du président français en Algérie a été très fructueuse pour les entreprises françaises. La signature par les entreprises françaises des contrats pour un montant qui s'élèverait à quelque 5 milliards de dollars prévue lors cette visite, commence à se concrétiser. Trois déplacements -en deux mois- et environ trente milliards de dollars de contrats pour les entreprises françaises. Qui dit mieux ! On aura compris, la frontière entre l'économique et le politique a vite été franchie par M. Sarkozy. En effet, une convention de partenariat accompagnée d'un document cadre de partenariat (DCP) ainsi que quatre contrats ont été signés, hier, entre l'Algérie et la France, à la faveur de la visite d'Etat du président français Nicolas Sarkozy en Algérie. La convention de partenariat, portant sur trois volets, fixe la coopération avec la France dans tous les domaines pour une période de 10 ans et le DCP devra mettre en oeuvre un plan d'action pour une période de cinq ans, selon les termes de la convention. Le deuxième volet concerne un accord de coopération relatif au développement et à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Le troisième volet porte sur un accord-cadre de production et de coopération cinématographique. Ainsi, la France et l'Algérie ont signé,hier, un accord-cadre de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Cet accord est destiné à organiser la coopération entre les deux pays et doit notamment rendre possible des partenariats industriels, des transferts de technologie, des coopérations en matière de formation. A également été signé par le directeur général de Total, Christophe de Margerie, un accord prévoyant la construction d'un vapocraqueur à Arzew pour un montant d'un milliard d'euros. De son côté, Gaz de France a conclu un accord avec l'entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach, pour prolonger ses contrats d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu'en 2019. Dans les conditions actuelles de marché, ces contrats représentent un montant annuel d'environ 2,5 milliards d'euros.Le groupe pétrolier Total a, également, annoncé avoir conclu un contrat avec Sonatrach pour le lancement d'un complexe pétrochimique à Arzew, pour un montant de l'ordre de trois milliards de dollars (environ 2 milliards d'euros).Le groupe français Alstom, à la tête d'un consortium avec l'égyptien Orascom, a, de son côté, finalisé, hier, avec l'Algérie un contrat pour une centrale à gaz à cycle combiné de 1200 MW d'un "montant total qui dépasse 1,3 milliard d'euros", dont 800 millions pour Alstom. Cette centrale, qui sera construite dans la région de Terga (Ouest), sera la première de ce type en Algérie. Enfin, un contrat d'exploitation et de maintenance de la première ligne du futur métro d'Alger a été signé par le directeur général de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), M. Abdelkader Mekerbi, et M. Pierre Mongin, président de la RATP-Développement. A rappeler que, selon des sources concordantes, le stock d'investissements français en Algérie se chiffre à 2,1 milliards de dollars, mais 5 milliards supplémentaires à court et moyen terme sont prévus, notamment dans le secteur énergétique, et en premier lieu les groupes Total et Gaz de France, sans oublier Lafarge, Air Liquide et Saint-Gobain (ces derniers ayant été autorisés à racheter respectivement les entreprises publiques Alver, Sovest et Sidal, dans le cadre du programme de privatisation des entreprises publiques algériennes). Par ailleurs, hors hydrocarbures, les investissements directs français auraient progressé plus vite que la moyenne, atteignant 294 millions de dollars en 2006. Mais à ce jour, la France se situe toujours derrière les Etats-Unis en termes d'investissement en Algérie, alors que 250 filiales d'entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec 22 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Il faut également noter que l'Algérie est le 3e fournisseur de gaz de la France derrière la Norvège et les Pays-Bas, mais devant la Russie. Les hydrocarbures représentent 95% des importations françaises, soit plus de 4 milliards d'euros en 2006, mais la flambée des prix a alourdi cette facture d'1 milliard d'euros en deux ans (2005 et 2006).