En visite à Ryad, Nicolas Sarkozy affirme que “de gros contrats (allaient) être signés par les entreprises françaises dans les semaines et les mois qui viennent” avec l'Arabie, évoquant “40 milliards d'euros de contrats potentiels”. Il a rendu un vibrant hommage à la politique de réforme et de modernisation menée par le roi Abdallah. Le président Sarkozy, en visite à Ryad ce lundi, s'est déclaré “inquiet” de la “brutalité” de la hausse des prix du pétrole, qui “affecte la croissance et le pouvoir d'achat”. “Quand le prix du pétrole triple en quatre ans pour atteindre 100 dollars (le baril) récemment, je m'inquiète de la brutalité de ces hausses qui affectent directement la croissance et le pouvoir d'achat, non seulement en France et en Europe, mais plus encore dans de nombreux pays pauvres dépourvus de pétrole”, a affirmé le chef de l'Etat devant des chefs d'entreprises français et saoudiens. Alors que de nombreux grands patrons l'accompagnent, Nicolas Sarkozy a affirmé aussi que “de gros contrats (allaient) être signés par les entreprises françaises dans les semaines et les mois qui viennent” avec l'Arabie saoudite, évoquant “40 milliards d'euros de contrats potentiels”. Plus globalement, Nicolas Sarkozy a défendu en Arabie sa vision de la “politique de civilisation” et de la diversité religieuse. La politique de civilisation “dont le monde a aujourd'hui tant besoin” ne doit pas “chercher à imposer un modèle unique de civilisation”, a-t-il déclaré devant le Majlis ach-Choura, conseil consultatif de 150 membres nommés par le souverain du royaume wahabite. “C'est une politique qui se donne pour but de civiliser la globalisation. C'est une politique qui intègre la dimension intellectuelle, morale, spirituelle. C'est une politique qui cherche à conjurer la menace du choc des civilisations en mettant l'accent sur ce qui réunit les hommes, par-delà ce qui les oppose”, a-t-il poursuivi. “C'est une politique de la diversité, c'est une politique qui fait du respect de la diversité des opinions, des cultures, des croyances, des religions un principe universel. Car la diversité ce n'est pas seulement une valeur occidentale. C'est une valeur commune à toute civilisation”, a-t-il ajouté. “La politique de civilisation, c'est ce que font tous ceux qui, au sein même de l'Islam comme des autres religions luttent contre le fanatisme et contre le terrorisme (...) La politique de civilisation, c'est ce que font tous ceux qui oeuvrent pour un Islam ouvert (...) C'est ce que fait l'Arabie saoudite sous l'impulsion de sa majesté le roi Abdallah.” “La politique de civilisation, c'est ce que font tous ceux qui s'efforcent de concilier le progrès et la tradition, de faire la synthèse entre l'identité profonde de l'Islam et la moderniser sans choquer la conscience des croyants”, a encore estimé Nicolas Sarkozy. Il a rendu un vibrant hommage à la politique de réforme et de modernisation menée par le roi Abdallah en Arabie saoudite, le pays arabe jusqu'ici le plus conservateur et le plus strict sur le plan religieux. “Tout ce qui se passe ici, toute la politique de l'Arabie saoudite, tout ce qu'exprime, tout ce que fait sa majesté le roi Abdallah, montre une volonté non de rejeter la modernité mais de l'apprivoiser pour la transformer et de la mettre au service d'une certaine idée de l'homme, d'un projet de civilisation”, a déclaré le président français. Certes, a-t-il dit, l'Arabie ne s'est mise que “lentement” en “mouvement” en ce qui concerne la condition des femmes et la liberté d'expression. “Mais qui ne serait impressionné par les changements qui se sont produits en quelques années, dans le respect de l'intégrité des lieux saints de l'Islam, qui est une exigence avec laquelle le royaume ne peut pas transiger et qui l'oblige à être pour les croyants du monde entier un modèle de piété et de fidélité à la tradition ?” a poursuivi Nicolas Sarkozy. “C'est ici que le changement est le plus délicat, le plus difficile sans doute, mais c'est ici aussi (...) que ce changement a la plus grande valeur symbolique et la plus grande portée pour le monde”, a ajouté le président français. “Ici en Arabie saoudite se joue le rapport de l'islam avec la modernité.” Aujourd'hui, “ce n'est pas le sentiment religieux qui est dangereux, c'est son utilisation à des fins politiques régressives au service d'une nouvelle barbarie”, a-t-il dit en faisant allusion à l'extrémisme islamiste.