A la faveur de la marche de l'Algérie vers la consolidation de sa position sur la scène internationale, les relations algéro-françaises se sont particulièrement distinguées durant l'année 2007, qui s'achève aujourd'hui. Dans le domaine économique, autant que sur le plan politique, les rapports entre Alger et Paris ces derniers mois, sont incontestablement sortis de l'anonymat suscitant parfois un sentiment de satisfaction, parfois des ressentiments qui ont frisé la tension. Depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la magistrature suprême de l'Etat français, au mois de mai 2007, beaucoup de questions ont émergé d'elles-mêmes quant à l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays. De prime abord, aussitôt la porte de l'Elysée s'est ouverte grande à Sarkozy, c'est le fameux traité d'amitié, que la France voulait passer avec l'Algérie et combien cher à Jacques Chirac, qui est définitivement enterré. A la place de ce traité, Sarkozy a proposé ce qu'il a appelé " un partenariat d'exception " avec l'Algérie et pour matérialiser cet objectif, le chef de l'Etat français s'est rendu en Algérie à deux reprises moins de huit mois après son élection. Sarkozy a, en fait, effectué un bref séjour à Alger l'été dernier avant de revenir au début du mois de décembre pour une visite d'Etat de trois jours qui l'a mené respectivement à Alger et à Constantine. Ainsi, le nouveau locataire de l'Elysée vient de montrer combien est stratégique la place qu'occupe l'Algérie dans les projections de l'Hexagone en matière de coopération régionale. Sarkozy a, d'ailleurs, montré que sans Alger, son fameux projet d'Union méditerranéenne risque d'être étouffé dans l'œuf. La venue de Sarkozy à Alger s'est également conjuguée par la signature de contrats colossaux dans le domaine de la coopération économique entre les deux pays. Les plus importants contrats de coopération conclus durant l'année 2007 ont eu lieu avec les entreprises françaises. A l'issue de la visite de Sarkozy, l'Algérie a signé avec des groupes français, comme Total, Gaz de France, Alstom pour un montant global de cinq milliards d'euros. Les accords en question ont été signés dans des domaines stratégiques à l'instar de l'accord relatif à l'utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, ainsi que celui dans le domaine de la pétrochimie et de l'exploitation des hydrocarbures. Néanmoins, malgré les visions optimistes sur l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays nourries par le chef d'Etat français, autant que par son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, il demeure que des frictions ont surgi et continu de surgir sur des dossiers qui sont restés suspendus. L'épineuse question relative au passé de la France en Algérie et les atrocités que l'armée coloniale a fait subir au peuple algérien durant la guerre de libération ont ainsi failli faire tâche d'huile, alors que Sarkozy s'apprêtait à entamer son périple algérien il y a quelques semaines. Mais, malgré toutes ces péripéties, le pardon public et officiel que la partie algérienne a toujours revendiqué de la France n'a pas eu lieu et continuera de guetter comme un spectre l'avenir des relations algéro-françaises. De même, sur le plan économique, les réticences des milieux d'affaires français en matière d'IDE (investissements étrangers directs) en Algérie ont toujours été sujettes à polémique dans les rapports entre Alger et Paris. Cette hésitation a été clairement signifiée par le constructeur automobile Renault qui a opté, durant cette année 2007, pour le Maroc pour l'installation de sa première unité de production maghrébine pour le détriment de l'Algérie. Mais cela n'est pas le cas des banques françaises qui ont manifesté un intérêt grandissant au marché algérien. Pour cela, il suffit de rappeler que sur les cinq banques internationales qui briguent le CPA, quatre sont françaises, à savoir, le Crédit agricole, BNP Paribas, Banques populaires et Société générale.