La première assemblée communale de l'APC de Sétif, élue le 29 novembre dernier, s'est enfin tenue hier au niveau du siège municipal. Après la lecture de l'ordre du jour par le nouveau président d'APC, Dib Mohamed du FLN, c'est la confusion qui s'est emparée de la salle où siègent 33 élus. On reproche d'abord au maire son « individualisme » pour avoir soumis à l'assemblée en solo l'approbation du budget communal qui relève en fait de l'exercice du précédent mandat. On déplore aussi le retard d'un mois accusé pour la tenue de l'assemblée communale et on propose enfin l'ouverture d'une enquête sur la gestion de l'Assemblée communale précédente. « Une enquête doit être ouverte à l'encontre des élus sortants poursuivis en justice », a-t-on proposé clairement. Il s'agit en fait de débats baignés de confusion, de palabres et de troubles. Le nouveau maire, qui n'échappe pas aux attaques ciblées émanant des élus, a essuyé des charges sévères de deux représentants du FLN, d'un élu du RND, d'un autre d'El Islah et d'un représentant de MSP qui se sont distingués d'ailleurs par leurs interventions virulentes. Il ressort en définitive que c'est la personne du P/APC qui est indésirable parmi une partie de l'assemblée. Mais pour répondre à ces offensives, le nouveau maire a exhorté les élus au travail dans des conditions de respect afin de « prémunir l'assemblée contre le gel de ses activités ». « Le retard accusé pour la tenue de l'assemblée extraordinaire communale est dû à l'absence des élus du FNA, convoqués par leur congrès national, ce qui représente une mesure de respect pour nos confrères », a-t-il souligné avant de revenir au problème majeur qui a suscité le mécontentement des élus. « L'ancienne APC a élaboré un budget qui devait être approuvé à la limite le 31 octobre dernier », a précisé Mohamed Dib, le président d'APC. Mais tout en reconnaissant les défaillances accusées durant le mandat précédent sur ce point précisément, il a exhorté l'assistance à voter conformément à l'article 154 du code communal, sinon les activités de l'assemblée iront tout droit vers la paralysie. Dans la salle, les menaces proférées à l'encontre du maire ainsi que les mises en garde contre le retrait de l'assemblée se font de plus en plus entendre devant une bonne majorité silencieuse. Un élu du FNA ira même jusqu'à « fragiliser » l'Assemblée communale nouvellement née en brandissant le chiffre de 135 000 non-votants dans la commune de Sétif lors du dernier scrutin. C'est alors que le président de la séance ordonna le vote à main levée pour l'approbation de l'ordre du jour afin de prémunir la séance des blocages répétés. Parmi les 33 élus de l'assemblée, 21 conseillers ont voté pour, ce qui a favorisé la poursuite de la séance et le renforcement de la position du maire. Selon les témoignages recueillis sur place, c'est la désignation, au préalable, par le maire de sesvice-présidents qui a été à l'origine du mécontentement surgi lors de la séance d'hier. Certains élus du FLN ou des autres formations politiques n'ont pas admis leur marginalisation du conseil communal. Leur comportement s'est traduit par un esprit d'agressivité propre à un groupe déterminé et qui reflète aussi les informations ayant circulé à Sétif depuis l'élection de la nouvelle Assemblée communale, faisant état de la formation d'un « clan » contre le nouveau maire.