Jamais dans les annales des élections municipales, l'APC de Béchar n'a autant connu de remous qui ont provoqué complètement la paralysie de ses activités. Quarante jours après les élections locales du 29 novembre 2007, des tiraillements persistants qui sont apparus au grand jour entre formations élues continuent à butter essentiellement sur la désignation des vice-présidents. Au début, la querelle circonscrite entre membres élus dans l'enceinte de la municipalité a débordé ce cadre et a gagné la rue pour être largement commentée par l'opinion locale désabusée. Aujourd'hui, une première réunion de l'APC s'est tenue dans un climat tendu, empreint de suspicion et devant un public invité composé de notables de la ville, des membres de la société civile et des représentants de la presse locale. Après lecture de l'ordre du jour consacré à la désignation des vice-présidents, des présidents des commissions et des délégués communaux, le maire (FLN), le Dr. Benahmed Mohamed, qui ne dispose pas de la majorité absolue au sein de l'APC (9 sièges), a donné lecture des quatre noms de vice-président qu'il a choisis et a demandé aux membres de l'APC d'approuver ce choix par un vote à main levée. Auparavant, il a justifié ce choix par le pourcentage des voix obtenues par chaque formation politique et par là, les dispositions de l'article 47 du code communal. Immédiatement, cette proposition est suivie d'une levée de boucliers dans la salle de la part des membres de la coalition, formée au lendemain des élections notamment par le RND (3 sièges), le Hamas (5sièges), le PT (4 sièges) et El Islah (2 sièges). Selon leur lecture des dispositions du code communal, c'est à l'assemblée communale qu'appartient de désigner les membres de l'exécutif, des commissions et les délégués communaux. Il faut dire aussi que les articles 47 et 50 du code communal entretiennent une confusion à ce sujet. Le P/APC, prenant à témoin l'assistance, refuse de céder sur ses prérogatives et dira : « ou bien je suis maire à part entière ou je ne le serais pas », suscitant les applaudissements de ses partisans. Il a appelé en même temps au dialogue et à la concertation pour dénouer cette crise et pour « relever les nombreux défis auxquels est confrontée la commune et répondre aux attentes des citoyens », déclare t-il. Les représentants élus du RND, de Hamas et du PT saisissent cette occasion pour accuser le maire d'avoir refusé le dialogue et d'avoir fermé les portes pour arriver à un consensus. Deux membres ont invité les responsables des formations à se réunir avec le maire et d'engager sereinement avec lui une discussion sincère, en vue d'obtenir un compromis qui privilégie, soulignent-ils, la compétence pour le choix de l'exécutif. Un élu, qui a fait partie de l'ancienne APC, a sévèrement critiqué l'ancien exécutif pour son incompétence et l'utilisation abusive des véhicules de la commune et du carburant. Pour le maire, ce blocage de la part de la coalition s'expliquerait par le désir de nuire à la formation du FLN. Chacun ayant campé sur ses positions, la proposition du maire au sujet de la désignation de vice-présidents, soumise au vote, n'a pas recueilli la majorité puisqu'elle n'a obtenu que 10 voix sur les 23 qui constituent l'assemblée. De l'avis des participants à cette réunion qui a échoué, si les membres de l'APC ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, il est certain que l'on s'achemine vers une situation de blocage qui empêcherait pour longtemps le fonctionnement de la première institution populaire élue.