Installé à la tête de la municipalité de Rennes depuis 1977, Edmond Hervé livre ses attentes à l'occasion de son déplacement à Sétif où il essayera de poser les jalons de l'acte II du jumelage Sétif-Rennes… - Dans quel cadre s'inscrit cette visite ? Qu'apporte-t-elle aux deux agglomérations, d'autant qu'elle précède les élections municipales françaises pour lesquelles vous n'êtes pas candidat ? Je réponds à l'invitation du président de l'APC dans le cadre de la charte de jumelage Sétif-Rennes que j'ai signée le 24 avril 1982. Ce séjour est pour moi un symbole : ce sera mon dernier voyage en tant que maire et je veux montrer l'attachement de la ville de Rennes à Sétif et à l'Algérie. Je suis accompagné des personnes qui assurent la continuité. Moi-même, après les élections municipales françaises, je resterai impliqué dans les relations entre nos deux pays. - Ne pensez-vous pas que le jumelage Rennes-Sétif n'est resté, 25 ans durant, qu'au stade des bonnes intentions ? Le principal dans un jumelage c'est l'échange, la compréhension, la volonté de rapprochement. Je suis heureux de constater que de 1981 à 2007, il y a eu, chaque année (à l'exception de 1991, 1992, 1993), des rencontres. Onze délégations rennaises se sont rendues à Sétif. A Rennes, c'est au cours de l'année 2003 – année de l'Algérie en France – que vous avez été les plus présents, il y a eu 17 réunions officielles. - Votre deuxième visite à Aïn Fouara sera-t-elle le prélude à une coopération Nord-Sud des plus efficientes ? Je crois beaucoup à cette coopération. La relation entre les villes françaises et algériennes constitue le socle populaire des relations entre nos deux pays. Elle permet des approches concrètes. - Quels sont les axes prioritaires devant donner un autre souffle aux relations entre les deux cités ? C'est l'objet des discussions avec les autorités que je rencontre ici. Le plus important me semble être l'accueil des jeunes, des étudiants. La coopération compte plusieurs volets : environnement, gestion municipale, culture, université, santé, transport… - Après de longues années de mise en veilleuse, les dernières rencontres des scientifiques des universités Rennes I et Ferhat Abbas sont-elles le générateur de la relance ? J'ai été heureux d'accueillir, à Rennes, votre recteur et la délégation qui l'accompagnait. L'université de Rennes I peut compter sur des personnalités telles que le professeur Lahcène Ouahab. Je suis très optimiste quant à la capacité de coopération entre nos universités. - Vous vous apprêtez, après plus de 31 ans de bons et loyaux services à la tête d'une aussi importante cité, à transmettre le témoin, peut-on connaître les faits saillants d'un aussi long et riche parcours ? Le parti socialiste a-t-il des chances de garder sous sa coupe la municipalité de la cité bretonne ? Je suis heureux d'avoir fait vivre une stratégie de développement global et assuré pour Rennes et sa communauté. S'il me faut citer plus précisément des réalisations : l'aménagement de quartiers, la construction de logements, la création du technopôle Rennes-Atalante, la richesse associative, la création de deux centres culturels islamiques au nom de la laïcité, la mise en circulation du métro, la politique de relations internationales… Bien qu'une élection ne soit pas jamais gagnée d'avance, j'ai toute confiance dans le candidat et l'équipe que je soutiens. - La création de la maison d'Algérie à Rennes est-elle toujours d'actualité ? Rien n'empêche cette création. Pour l'instant, nous avons fait un choix : celui de la maison internationale à Rennes qui rassemble les très nombreuses associations à vocation internationale. La vie associative de vos compatriotes est très active, nos relations personnelles et institutionnelles excellentes.