a commune de Béni Oussine, dépendant administrativement de la daïra de Bougaâ, située au nord de la wilaya de Sétif, est classée parmi les communes qui ont le plus souffert des affres du terrorisme aveugle durant la décennie noire. Sa proximité des montagnes Lanin , fief des criminels, a poussé sa population, à vocation agricole, à fuir les lieux et à migrer vers les villes en quête de travail et de sécurité. Avec le retour du calme et de la sécurité, Béni Oussine reprend vie avec le retour de l'exil forcé de ses habitants. Mais l'espoir ne fera pas long feu, car des années après leur retour, les responsables ont oublié cette contrée, comme si elle était maudite. Villages et dechras enclavés pâtissent du manque de commodités ou infrastructures routières, à l'image de la route reliant Béni Oussine à Sétif via Mahdia sur quelque 14 km, obligeant la population à doubler la distance pour se rendre à Sétif, en passant par Bougaâ ou par Bir Kasd Ali (wilaya de Bordj Bou Arreridj). Cette situation pénalise fortement la population dans son quotidien. Il faut préciser que 80 % des habitants de la région travaillent dans le bâtiment à Sétif, à cause de l'inexistence d'opportunités d'emploi sur place, dans cette localité perdue. De même pour les routes secondaires reliant les différents quartiers et cités de la commune, à l'exemple de celle de Aïssaoua (sur 3 km), celle de Maâroua (sur environ 5 km) ou encore celle menant à Meghira ; selon une source communale, ces chemins sont inscrits et n'attendent que l'enveloppe financière pour l'opération de réhabilitation. Question urbanisme, le centre d' El Hadra est considéré comme le plus défavorisé ; cela est dû à la surpopulation causée par l'exode des années de terrorisme. L'anarchie totale règne à El Hadra centre avec ses 6 500 habitants, et les autorités locales n'ont pas réussi à convaincre les « exilés » à retourner dans leurs foyers. Les habitants avancent le prétexte de l'état de délabrement de leurs habitations suite aux actes de destruction et de rapine opérés par les hordes terroristes. Devant cet état de fait, l'APC a décidé de lancer un programme de 40 logements sociaux, ce qui est dérisoire par rapport au nombre de demandeurs. Il est plus que nécessaire d'inscrire d'autres projets pour régler ce problème cuisant, dont au moins 2 salles de soins permettant d'assurer la couverture sanitaire au niveau de la commune, et qui seraient implantées l'une à Ouled Sbaâ et l'autre à Aïn El Hadra. Cette dernière est inscrite pour une opération d'extension, consistant en une polyclinique, avec salle d'accouchement. Il faut signaler que le service actuel n'arrive pas à satisfaire les besoins de la population, laquelle ne fait qu'augmenter, atteignant les 12 000 individus avec un seul infirmier. Cette situation oblige les habitants à transporter leurs malades à l'hôpital de Bougaâ, à 14 km, et ce pour le moindre « bobo ». Quant au secteur de la jeunesse, il est le plus mal loti, avec un horizon et un avenir des plus sombres, sans aucune perspective. La commune est bel et bien victime de la décrépitude et de la paralysie économique. Aucune structure, que ce soit du secteur public ou celui privé, ne peut résorber le chômage endémique sévissant dans la région. A cet effet, l'APC a essayé d'aider au lancement de quelques entreprises de jeunes, en créant des opportunités par le biais de l'Ansej ou celui de la Cnac, mais nos institutions bancaires, caractérisées par les tracas bureaucratiques, en ont décidé autrement. Et la localité se retrouve face à un vide effarant, sans aucune structure de loisirs, hormis un stade pouvant servir à tout sauf à la pratique du football, la seule maison de jeunes qui existait dans la région, ayant été transformée en cantonnement de la garde communale. Cette situation incertaine expose la jeunesse à tous les dangers…