Comme la concorde civile prolong?e en r?conciliation nationale a ?t? consid?r?e comme une composante de la lutte globale contre le terrorisme, les augmentations de salaires sont ?galement ? percevoir comme une composante de la strat?gie de retour de la paix sociale. Dans le premier cas, il s?agit de donner un contenu concret ? la sortie de violence dont il faudrait acc?l?rer le cours alors que dans le second cas, il s?agit de r?aliser une sortie des ?meutes et peut-?tre une sortie relative de la mis?re pour des travailleurs. La volont? existe dans les deux cas d?investir dans l?apaisement, mais, bien entendu, m?me si sont enregistr?es des avanc?es certaines dans ces cas, il demeurera cependant un certain niveau de violence, m?me de basse intensit?, et la continuit? de mouvements sociaux car une augmentation mesur?e des salaires ne r?glera pas les probl?mes qui se sont trop accumul?s. Le plus dur commence d?s la fin de la validit? de la mise en ?uvre de la charte, car la poursuite de la violence au-del? de cette ?ch?ance rend la d?marche p?rim?e ? moins que le Pr?sident d?cide de la prolonger d?autant qu?il veut et autant de fois qu?il veut, la charte lui accordant un mandat ? blanc. De la m?me fa?on, et selon le niveau des augmentations d?cid?es des salaires, et pour ?galement la raison que ne sont pas consult?s les syndicats dits autonomes, la poursuite des revendications salariales, par ceux qui n?auront pas ?t? satisfaits par ce qui leur a ?t? octroy?, rendra la d?marche effectu?e p?rim?e. Dans les deux cas, les autorit?s tireront la l?gitimit? de la r?pression des concessions qu?ils avaient faites et qu?ils avaient inscrites dans les d?marches de r?conciliation nationale et d?instauration de la paix sociale. Les partis de l?alliance seront les plus concern?s par les actions ? mener ? la fois pour rabattre les groupes arm?s vers la d?marche de r?conciliation et convaincre les travailleurs qu?ils ont obtenu le meilleur qu?ils puissent obtenir dans cette conjoncture. Ils devront avoir en m?moire que le Pr?sident leur avait reproch? de ne se mettre en mouvement qu?? l?occasion des ?lections, c?est-?-dire qu?ils d?veloppent un militantisme de conjoncture, avec la conviction qu?au lendemain de la tenue de celles-ci, ils en ont termin? avec leurs obligations, en pensant que le reste d?pend du Pr?sident, du seul Pr?sident.