Prendre chez autrui ce que l?on n?a pas ou que l?on n?a pas su produire, si cela r?pond ? nos besoins, n?a rien de honteux. Cela ne remet nullement en cause les choix nationaux et les orientations politiques. La science n?a ni fronti?re ni nationalit?. C?est dans ce but, d?ailleurs, que des nations plus avanc?es que la n?tre consacrent des budgets sp?ciaux pour obtenir des informations scientifiques et la technologie. Cette op?ration leur permet d??conomiser temps, argent et, ?ventuellement, d?effectuer des comparaisons avec les recherches auxquelles elles ont abouti. S?agissant de domaines sensibles, on appelle cela de l?espionnage. Pourtant, sans recourir ? cette m?thode, des pays peuvent obtenir des informations scientifiques. Elles sont ?chang?es, volontairement et dans l?int?r?t de la communaut? internationale, pour que le Savoir puisse se propager universellement. On appelle cela la coop?ration. Cet aspect ne semble pas susciter l?int?r?t de nos d?cideurs qui choisissent un syst?me ?ducatif pour l?abandonner le lendemain, sans se soucier des cons?quences que leurs d?cisions peuvent engendrer sur le suivi scolaire, des cassures entre les g?n?rations, des murs d?incompr?hension qu?elles ?rigent et les d?penses qu?elles induisent et dont il aurait pu ?tre fait un meilleur usage. Si l?on devait prendre des rep?res pour jalonner ces ?errements?, parce que le fruit de d?cision irr?fl?chie ? caract?re d?magogique, l?on citera les dipl?m?s qui sortaient des universit?s alg?riennes des ann?es 60 et 70 et qui n?avaient aucun probl?me d??quivalence en Europe. En ces temps, des organisations internationales, culturelles et ?ducatives, finan?aient la formation de milliers de cadres alg?riens dont une grande majorit? a choisi de ?vieillir? ailleurs. Des cadres qui n?ont pu se r?soudre ? rester dans leur pays d?origine, ? cause justement, des divergences d?approche concernant la m?thode ? utiliser pour ?duquer les g?n?rations montantes. Plusieurs r?formes plus tard, les dizaines d?universit?s b?ties n?ont pas aid? ? former une ?cole alg?rienne performante. Le seul r?sultat obtenu aura ?t? des dipl?m?s analphab?tes que refusent la majorit? des pays, la culture de la contestation et des gr?ves. Parce que l??l?ve est d?sorient?, que son enseignant l?est encore plus et il n?est pas exclu que leur minist?re le soit ?galement. Sinon comment expliquer rationnellement que des changements, que l?on a ? peine introduits, soient annul?s, que des param?tres de r?ussite soient d?cid?s sans tenir compte des mutations sociales et que l?enseignant soit consid?r?, ? peu de chose pr?s, comme un mendiant. Il n?y a pas de honte ? transcrire des ?quations math?matiques comme le font tous les ?l?ves du monde. Cela servira, au moins, ? parler le m?me langage ? d?faut de la langue de bois dont on abuse et qui nous isole davantage, ? chaque d?cision immature.