Le parti de Hocine A?t Ahmed, le Front des forces socialistes, a transmis le 23 mai ? Mme Louise Harbour, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l?Homme, un m?morandum sur la situation des droits de l?Homme en Alg?rie. Dans le document, le FFS d?nonce le syst?me politique alg?rien qu?il accuse de se maintenir autant par la ?long?vit?? de sa ?gouvernance? ? coups d?Etat r?p?t?s et de fraudes ?lectorales, que par ses ?options internationales et ses men?es militantes hostiles ? la mont?e universelle des Droits de la personne humaine? en occultant toute responsabilit? dans un conflit qui ?a fait 200.000 morts, des milliers de disparus, des milliers de handicap?s et des milliers de personnes d?plac?es?. Selon le document remis ? la presse, depuis la promulgation de l?Etat d?urgence en f?vrier 1992, le pouvoir, qui s?est fix? pour mission permanente ?la violation des Droits de l?Homme en vue de se maintenir? ? l?ombre de cet ?tat d?urgence que les autorit?s maintiennent en d?pit des multiples demandes d?abrogation ?manant des d?fenseurs des Droits de l?homme, des partis politiques et des syndicats, l?Etat alg?rien s?est rendu coupable de ?l?ouverture arbitraire et en dehors de toute proc?dure l?gale de camps de d?tention dans le Sud du pays? o? des milliers de personnes ont ?t? d?tenues durant de long mois et de mani?re ill?gale, ?enlev?es et soumises ? des traitements d?gradants? -pratique syst?matique de la torture, pratique massive de l?enl?vement et s?questration arbitraire- en rappelant que l?Alg?rie a constamment refus? l?envoi par la commission des Droits de l?Homme de l?ONU d?un rapporteur sp?cial sur la torture. Le m?morandum retient plusieurs griefs ? l?encontre des autorit?s alg?riennes, dont notamment ?la pratique massive de disparitions forc?es qui a concern? des milliers de personnes, la pratique des ex?cutions extrajudiciaires et la violation du Droit de la d?fense et la mise en place d?un syst?me judiciaire totalement asservi au Pouvoir et la violation de la libert? d?expression et de la presse et la violation des Droits de cr?er des associations ou des partis politiques par le refus de l?octroi de l?agr?ment, la violation des libert?s syndicales, la non-assistance ? populations en danger lors des massacres ? grande ?chelle ayant fait des milliers de victimes (Bentalha, Ra?s, Remka et Had Chkala), la mise en place d?un syst?me de fraude ?lectorale qui transforme toute consultation en une mascarade, la dissolution d?assembl?es l?galement ?lues en violation des dispositions l?gales en vigueur et la non-reconnaissance de l??galit? juridique entre les hommes et les femmes?. Le m?morandum n?omet pas de rappeler que l?adoption de la Charte pour la paix et la r?conciliation nationale le 29 septembre 2005 accorde de fait ?l?impunit? aux criminels des groupes arm?s autant qu?? ceux des services de s?curit??. Il ajoute ?galement qu?en interdisant aux victimes de d?poser une plainte ou de t?moigner sur les violations commises depuis 1992, le pouvoir alg?rien ?proc?de ? l?absolution des criminels (...) en plus de la cons?cration de l?impunit? par cette charte d?cid?e unilat?ralement par le pouvoir et adopt?e ? l?issue d?un r?f?rendum largement boycott? par la population?. Le texte transmis aux Nations unies, intervient deux mois seulement apr?s la d?signation par cette m?me structure onusienne de pays comme la Libye, l?Arabie saoudite et l?Alg?rie comme membres de la Commission des Droits de l?Homme. Aussi, consid?re-t-il que le pouvoir alg?rien, ?obs?d? par son autoamnistie?, vient d?infliger ? la soci?t? alg?rienne un crime suppl?mentaire en lui imposant de ?vivre sous un r?gime de crimes sans criminels?, par l?indemnisation des victimes et des bourreaux mis sur un m?me pied d??galit?, et ? l?interdiction de toute ?demande de v?rit?? sur les crimes commis durant plus d?une d?cennie, ce qui -selon le m?morandum- cr?e une ?situation insupportable pour toute la soci?t? alg?rienne oblig?e de subir en silence l?affront de crimes impunis et de criminels en libert??.