En prévision de l'organisation des conférences politiques d'évaluation, mais aussi de la tenue en automne de la convention du FFS, Ali Laskri était jeudi l'hôte de la fédération d'Oran. Un débat interne a eu lieu à huis clos avec les militants en attendant la conférence qui sera élargie, dira-t-il, lors d'un point de presse improvisé à l'issue de la réunion, aux sympathisants mais aussi aux amis du parti qui, du moins à Oran, a enregistré une baisse notable d'activité. « Nous voulons justement impulser une nouvelle dynamique compte tenu des restrictions imposées par le pouvoir en place, le rétrécissement des espaces de débat contradictoire et toutes les contraintes que subissent la société civile et les syndicats autonomes, notamment », déclare M. Laskri, liant cette léthargie politique au verrouillage de l'espace du débat et du combat démocratique. Au sujet du remplacement de M.Ouyahia par M. Belkhadem, à la tête du gouvernement, le secrétaire national du FFS pense qu'« il s'agit d'une alternance clanique, faute d'alternative démocratique et sociale ». Pour lui « cet événement est dépourvu d'intérêt du fait que c'est le même système qui est toujours en place ». Evoquant le mémorandum adressé par Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes, sur la situation des droits de l'homme en Algérie le 23 mai 2006 à Mme Louise Harbour, haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, il estimera que « depuis son indépendance, l'Algérie n'a pas eu de véritable Constitution répondant aux aspirations du peuple ». Le bruit qui court au sujet d'une révision de la Constitution est un aspect pris en compte au FFS, mais M. Laskri dit que l'attitude à adopter face à cette proposition ne sera tranchée que par les structures du parti qui se prépare par contre aux prochaines échéances électorales prévues. Il s'est, par ailleurs, plaint du fait que sa déclaration du 23 mai, intitulée « Alternance clanique : une Constitution pour chaque mandat présidentiel », n'ait pas eu un large écho dans la presse indépendante, « les médias publics, précise-t-il, étant fermés à l'opposition ». Il a parlé d'« Etat informel » et de « régime dictatorial » quand il a évoqué « les dépassements » dont ont été victimes les syndicalistes, mais aussi les citoyens et militants de Ghardaïa, cités à titre indicatif pour avoir, selon lui, déjoué un plan ourdi de déstabilisation. Alors que son parti prône le dialogue social, le secrétaire du FFS pense qu'« on n'est pas dans un Etat de droit » puis, tout en évoquant la proposition faite par M. Aït Ahmed en 1955 déjà pour « un Maghreb des droits de l'homme », il a réitéré la revendication d'une Assemblée constituante souveraine.