Intervenant, hier, ? la radio cha?ne III, le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, sans donner plus de d?tail, n?a pas ?cart? la possibilit? de renoncer ? certains projets dans l?aval p?trolier et gazier, ? cause de la chute drastique des prix du p?trole. Parmi les projets menac?s, souligne M. Meziane, figure le m?gacomplexe d?aluminium pr?vu ? B?ni Saf, dans l?extr?me ouest du pays, d?une capacit? de 700.000 tonnes. ?Ce projet qui est en cours de maturation peut ?tre concern? par le gel?, a d?clar? le premier responsable de la compagnie nationale des hydrocarbures. Ce complexe d?aluminium de grande envergure devrait ?tre construit par une soci?t? dont le capital est d?tenu ? 30% par Sonatrach et Sonelgaz et ? 70% par un consortium ?mirati form? de Dubal et Moubadala. En fait, la r?alisation de cette usine, qui n?a jamais fait l?unanimit? ni au sein de Sonatrach ni au sommet de l?Etat, pourrait ?tre abandonn?e d?s 2009. ?Les Alg?riens et les Emiratis sont li?s par un accord-cadre qui expire fin 2008. Si le projet n?est pas finalis? avant cette date, il sera abandonn??, affirme le site ?lectronique ?toutsurlalgerie? citant un banquier proche du dossier. Selon lui, la crise ?conomique mondiale pourrait servir d?arguments aux deux parties pour justifier leur divorce, mais en r?alit? la querelle entre les partisans et les adversaires de ce projet concerne la d?tention de la majorit? des parts de march? dont 70% auraient ?t? attribu?s aux Emiratis. En plus, l?usine devrait b?n?ficier d?un terrain au bord de la mer, d?un gaz tr?s bon march? et d?un financement de la part des banques publiques alg?riennes, autrement dit d?une garantie de l?Etat en cas d?un d?faut de remboursement. ?Apr?s les critiques acerbes faites en fin juillet dernier par le chef de l?Etat quant ? la participation des investisseurs ?trangers, les Alg?riens ont d?cid? de reprendre la majorit?, ce qui n?a pas plu aux Emiratis?, affirme le banquier. En tout cas, durant sa r?cente visite a B?ni Saf (wilaya d?A?n T?mouchent), le ministre de l?Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqu? que la Sonatrach va rediscuter son niveau de participation dans le projet de r?alisation d?un complexe d?aluminium ? B?ni Saf avec ses partenaires, le consortium ?mirati Mubadala-Dubal. Pour rappel, le co?t de l?investissement consacr? ? la r?alisation de ce gigantesque complexe industriel, pr?vu dans la nouvelle zone industrielle de Beni Saf, sera de 5 milliards de dollars. Selon les d?clarations de Khelil, il devrait entrer en production dans moins de 4 ans. Ce projet d?investissement direct ?tranger, le plus grand jusqu?? pr?sent, devrait permettre la cr?ation de quelque 10.000 postes d?emploi. Il comprend la r?alisation d?une unit? de production d?aluminium primaire de 700.000 tonnes par an, destin?e principalement ? l?exportation, d?une centrale thermique ? cycle combin? de 2.000 m?gawatts, coupl?e ? une unit? de dessalement d?eau de mer ainsi qu?un port en eaux profondes con?u sp?cialement pour l?importation des mati?res premi?res et l?exportation du produit fini. Ledit port pourra recevoir 1.750.000 tonnes par an de mati?res premi?res. Pourquoi ce revirement de derni?re minute, pour un projet d?ordre strat?gique ? Alors que le ministre de l?Energie et des Mines, M. Khelil, lors de l?une de ses interventions, en pr?sence de M. Temmar, a annonc? que le futur complexe d?aluminium de B?ni Saf sera l?un des pr?mices de la nouvelle strat?gie industrielle. Pour sa part, le P-DG de Sonatrach estimait que la situation g?ostrat?gique de l?Alg?rie et ses capacit?s ?nerg?tiques constituent ?des atouts majeurs appuy?s par une conjoncture ?conomique du secteur qui se trouve en pleine ?volution?. M. Meziane a ?galement tenu a rappeler que ?Dubal a, ? son actif, une exp?rience av?r?e dans la production et la commercialisation de l?aluminium et poss?de sa propre technologie d??lectrolyse?, de m?me que le choix d?une compagnie comme Moubadala est tout ? fait judicieux pour la concr?tisation de ce projet, tout en rappelant que celle-ci est ?d?j? pr?sente en Alg?rie ? travers d?autres projets relatifs au dessalement de l?eau de mer?. Ce changement subit de cadrage dans la politique des IDE, notamment envers les grands projets, est relatif, d?une part, ? la crise financi?re internationale qui affecte actuellement les prix de l?or noir, mais aussi ? d?autres mati?res premi?res ? l?instar de l?aluminium, et d?autre part, au retour du monopole de l?Etat sur les projets dits strat?giques, suite ? sa d?cision prise ? l?encontre des compagnies p?troli?res. Rappelons que l?Etat a d?j? affich? son souhait de reprendre ses parts dans les complexes en difficult?, comme celui d?El-Hadjar.