Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pr?sent?, tel que pr?vu, son plan d?action pour la mise en ?uvre du programme du pr?sident Bouteflika, devant les d?put?s qui vont devoir le discuter et l?adopter d?finitivement le 18 du mois en cours. Ce document de 35 pages est subdivis? en 4 grands chapi-tres. Il comporte, dans son chapitre I, le renforcement de l?Etat de droit et l?am?lioration de la gouvernance; la poursuite du d?veloppement ?conomique et la promotion de l?emploi, dans le chapitre II; la poursuite du d?veloppement humain, dans le chapitre III; et, enfin, dans le dernier chapitre, la mise en ?uvre de la politique ext?rieure et le d?veloppement de la coop?ration internationale. Le domaine politique n?a pas ?t? oubli? puisque dans un passage introductif, le Premier ministre annonce la couleur en soutenant que son gouvernement veillera ? pr?parer les prochaines ?lections pr?sidentielles dans le ?respect de la d?mocratie pluraliste et dans les conditions de transparence ? m?me de garantir le respect du libre choix du peuple souverain?. En second lieu, le gouvernement Ouyahia compte poursuivre son effort pour la mise en ?uvre fid?le de la charte pour la paix et la r?conciliation nationale. A ce titre, Ouyahia a affirm? que tous les dossiers des b?n?ficiaires de la charte ont ??t? d?pos?s dans les d?lais impartis? pendant que ?certaines situations sont pendantes et devront conna?tre leur issue?. Toujours pendant cette pr?sentation du plan d?action ? l?APN, Ouyahia a rassur? que l?Alg?rie a les moyens de traverser la crise financi?re internationale sans grands dommages, en maintenant le rythme de son d?veloppement ainsi que l?intensit? de sa politique sociale. Certes, reconna?t-il, la chute du prix du p?trole affecte sensiblement les recettes du budget de l?Etat, mais notre pays, tient-il ? souligner, dispose de 138 milliards de dollars de r?serves de change ? la fin du mois de novembre dernier, un matelas de devises assez cons?quent pour faire face ? tous ses engagements ext?rieurs durant cinq ann?es, sans recourir ? l?emprunt ? l??tranger, et cela m?me avec un baril ? 30 dollars. A ce niveau, l?Alg?rie, selon Ouyahia, conserverait encore en 2014 des r?serves de changes de pr?s de 50 milliards de dollars. Dans son argumentation, le chef de l?Ex?cutif met en avant quatre importantes d?cisions prises ces derni?res ann?es par le pr?sident de la R?publique. La premi?re de ces mesures pr?ventives est relative ? la r?vision de la loi sur la monnaie et le cr?dit en 2003, qui a d?bouch? sur l?assainissement de la place financi?re nationale o? toutes les institutions financi?res fragiles ou douteuses ont ?t? sanctionn?es par la nouvelle l?gislation. Ensuite, souligne-t-il, l?Alg?rie a d?cid? en 2007 de surseoir ? la privatisation des banques publiques, les mettant ainsi ? l?abri d?une contagion par la crise du syst?me financier. En outre, estime Ouyahia, l?Alg?rie a refus? d?une part l?option des fonds souverains fortement recommand?e par les experts lesquels ont subi de fortes pertes partout dans le monde et d?clin? d?autre part les appels ? la convertibilit? totale du dinar laquelle aurait entra?n? une forte h?morragie de devises comme c?est le cas actuellement pour certains Etats. Seconde d?cision majeure, il s?agit d?abord du remboursement anticip? de la dette ext?rieure, d?cid? par Bouteflika en 2005. La dette qui ?tait alors de 21 milliards de dollars en 2004, a ?t? ramen?e ? pr?s de 4 milliards de dollars. Ce qui a fortement r?duit le poids du service de la dette (estim? ? 2 milliards $) sur la balance des paiements ext?rieurs. En une ann?e, l?Alg?rie a rembours? quelque chose comme 16 milliards de dollars. Contrairement ? la vision des experts, s?en d?fend Ouyahia, qui qualifiait, ? ce moment, le remboursement par anticipation de la dette, seulement d?un levier pour le d?veloppement. En ajoutant : ?Si on n?a pas choisi cette option au moment opportun, on aurait rembours? nos dettes jusqu?en 2011?. Il s?agit, en outre, de la prudence permanente de la Banque d?Alg?rie dans le placement des r?serves de changes, pr?f?rant la s?curit? ? une forte rentabilit?. Ce choix s?est av?r?, selon Ouyahia, salutaire, car les r?serves de changes n?ont subi aucune perte par le fait de leur placement. Inversement ? certains experts, leur r?pond-il, qui ont soutenu mordicus la th?se de l?investissement de ces r?serves, voulant ? tout prix nous jouer des tours?. Il s?agit, enfin, de la limitation des transferts de b?n?fices par les soci?t?s ?trang?res exer?ant en Alg?rie. Il en veut pour exemple les dispositions, prises en 2006, et introduites dans la loi de finances 2008, ? l?encontre des compagnies p?troli?res ?trang?res pour r?duire les transferts des dividendes des entreprises ?trang?res. Troisi?me mesure, dite pr?ventive, est ce message adress? en juillet dernier devant les maires, r?cusant tout investissement purement sp?culatif et momentan? qu?il soit national ou ?tranger ainsi que la d?cision de conserver la majorit? du capital dans tout investissement important avec un partenaire ?tranger. La derni?re des d?cisions strat?giques est la cr?ation, en 2000, d?un Fonds de r?gulation des recettes (FRR) qui engrange, au jour d?aujourd?hui, plus de 4.000 milliards de DA. Ce fonds a permis, essentiellement, de rembourser, par anticipation, la dette publique interne en la ramenant de 1.800 milliards de DA ? seulement 700 milliards au mois de septembre dernier ainsi que le financement du d?ficit budg?taire g?n?r? par les d?penses d??quipement ouvrant, ainsi, la voie au Tr?sor Public d?emprunter sur le march? financier local d?autant que les banques publiques disposent d?une importante liquidit?. Bref, Ouyahia estime que le FRR repr?sente deux budgets d??quipements. En tous les cas, le Premier ministre appelle ? l?adoption de l?aust?rit? dans les d?penses publiques et la lutte contre le gaspillage, tout en tenant ? la politique sociale ? travers les transferts sociaux. Sans aller ? remettre en cause l?option de l??conomie de march?. En attendant, le gouvernement compte poursuivre la r?alisation du programme quinquennal en cours sans risque et promet un nouveau plan de relance ? partir de 2009, juste apr?s la ?r??lection? du pr?sident sortant. Un lapsus r?v?lateur du premier responsable de l?Ex?cutif qui en dit long sur le sort des prochaines pr?sidentielles, apparemment scell?, et qui a suscit? de vifs commentaires dans la salle r?serv?e ? la presse dans l?h?micycle de la premi?re chambre du parlement.