La zakat, ou aum?ne obligatoire, constitue le troisi?me pilier de l?Islam. Il s?agit d?une ?uvre de culte d?ordre financier qui purifie l??me et hausse ses m?rites, comme elle purifie les biens et accro?t la richesse. Ce n?est pas une obole offerte au pauvre par le riche, mais un droit d? au pauvre sur les biens du riche : ? Pr?l?ve sur leurs biens une part pour les purifier et ?lever leurs ?mes ?, dit le Coran. Il dit encore : ?Accomplissez la pri?re et acquittez-vous de la zakat?. Du point de vue philologique, le mot ?zakat? veut dire augmentation, croissance. Il a aussi le sens de ?purification? et de ?b?n?diction? : ?Par l??me et la puissance qui l?a fa?onn?e, qui lui a donn? la notion du bien et du mal, heureux est celui qui la purifie, et perdant est celui qui l?avilit?, dit le Coran. Il dit encore : ?Dieu vous conna?t, Lui qui vous a tir?s de la terre puis du sein de vos m?res ; ne vous louez pas d??tre purifi?s, il conna?t ceux qui sont pieux?. Il dit de m?me : ?Quant au jeune homme, ses parents ?taient croyants, et nous avons craint de les entra?ner dans de f?cheuses aventures et les rendre impies, ainsi nous avons voulu leur donn? en ?change un fils plus pur et plus pieux?. Dans la jurisprudence islamique, le terme ?zakat? d?signe la part d?termin?e dans un bien, revenant de droit aux pauvres. C?est donc une imposition destin?e ? faire r?gner la solidarit? id?ale et la coop?ration parfaite, deux bases sur lesquelles doit ?tre fond?e la soci?t? islamique. Retenons que ce droit financier ne doit pas ?tre vers? par les parents ? leurs fils, ou ? leurs petit-fils, ni par les fils ? leurs parents, car les uns et les autres sont tenus d??tre solidaires face ? leurs besoins r?ciproques. De m?me, il ne doit pas ?tre vers? ? l??pouse, car toutes ses d?penses sont l?galement ? la charge du mari. Il doit donc ?tre vers? aux pauvres qui ne sont pas entretenus par le contribuable. Le rapport entre le sens linguistique et le sens juridique de la zakat. Dieu dit : ? Pr?l?ve sur leurs biens une part pour les purifier et ?lever leurs ?mes?. Ainsi, la zakat purifie l??me de celui qui s?en acquitte, de l?amour pernicieux de ce monde et de l?avarice sordide : ? Trois choses m?nent l?homme ? sa perte, l?avarice, la passion et la vanit?. ?, dit le Proph?te. En s?habituant ? cette aum?ne obligatoire, on se met ? l?abri de l?avarice : ? Ceux qui se mettent ? l?abri de l?avarice seront heureux. ?, dit le Coran. Ils seront heureux au jour du Jugement dernier pour avoir ob?i ? Dieu. ? La foi et l?avarice ne peuvent jamais s?unir dans le c?ur d?un croyant. ?, dit le Proph?te. L?ordre du pr?l?vement de ce droit s?adresse, dans le verset pr?cit?, ? l?Envoy? de Dieu en sa qualit? d??ducateur et de guide : ? C?est Dieu qui envoya aux illettr?s un messager choisi parmi eux, pour leur r?citer les versets du Coran, les purifier, et leur enseigner le Livre et la sagesse, alors qu?auparavant ils ?taient plong?s dans un ?garement profond?. L?intention : La zakat ?tant une obligation, l?intention de la verser aux pauvres doit pr?c?der le versement. Elle est due par tout Musulman libre, majeur, sain d?esprit, et ayant un revenu minimum fix? par la loi islamique, exc?dant ses besoins et libre de toute dette. Pour ?tre imposable, ce revenu doit rester en la possession de son propri?taire pendant l?ann?e ?chue. Le Proph?te dit ? Mouadh Ibn Jabal : ? Pr?l?ve cinq dirhams sur chaque 200 dirhams que tu poss?des depuis un an. ?, et ce, conform?ment au verset : ? Ils t?interrogent sur ce qu?ils doivent verser aux pauvres, dis-leur l?exc?dent ?. Ibn ?Abb?s interpr?te cet ? exc?dent ? comme ?tant la somme d?argent qui reste apr?s avoir pourvu ? tous les besoins de la famille. On rapporte que le troisi?me Calife, Othman Ibn ?Aff?n, dit : ? Ce mois est celui durant lequel vous devez verser la zak?t. Que celui qui a une dette s?en acquitte d?abord, puis qu?il pr?l?ve la zakat sur ce qui lui reste?. Il est obligatoire d?attendre qu?une ann?e compl?te se soit ?coul?e: ?Pas de zakat sur un bien qui n?est pas en possession de son propri?taire depuis un an?, dit le Proph?te. Il convient ici de souligner que l?ann?e islamique est de douze mois lunaires.