La campagne ?lectorale boucle, aujourd?hui, sa premi?re semaine; une occasion pour pointer les grands enseignements, ? commencer par l?ambiance caract?ris?e par le peu d?engouement populaire. Il est vrai que les temps sont durs et que les citoyens ne semblent pas avoir la t?te dans les urnes. D?autant plus que tout le monde sait, ? commencer par les candidats eux-m?mes, que les jeux sont faits d?avance. Ces huit jours confirment la grande c?sure qu?il y a entre le candidat Abdelaziz Bouteflika et les autres. Celui-ci, contrairement ? ce qui a ?t? dit avant la campagne, est en train d?animer meeting sur meeting, faisant montre d?une ?p?che? incroyable pour son ?ge. Ce dynamisme qu?il affiche se veut, aussi, un d?menti ? ceux qui disent qu?il est malade. D?ailleurs, m?me son d?placement au Kowe?t, pour prendre part au sommet des chefs d?Etats arabes, a ?t? annul?. Il sera repr?sent? par le ministre des Affaires ?trang?res. Contrairement ? ce qui a ?t? initialement pr?vu, Bouteflika s?investit ? fond et personnellement dans la campagne, lui donnant ainsi plus de piment, mais surtout du cr?dit aux yeux de l?opinion. V?ritablement, les bains de foule constituent pour le pr?sident sortant autant de bains de jouvence. Sur le plan du discours, il est pris au s?rieux par l?auditoire qui sait que Bouteflika sera r??lu et qu?il aura la possibilit? de concr?tiser ses engagements ?lectoraux. Bouteflika appara?t, dans cette campagne, comme le candidat qui a du charisme et qui est porteur d?un programme politique. Ce qui n?est pas le cas des autres, dont les discours sonnent creux. D?ailleurs, une ?tude que vient de faire Media marketing de Youssef Lagoun, sur la premi?re semaine de campagne, montre, ? coups de statistiques, que Abdelaziz Bouteflika est celui qui a b?n?fici? d?une plus large couverture m?diatique, tout supports confondus. Cette hyper m?diatis-ation donne plus de consistance et d??paisseur ? sa campagne et ? sa candidature. Ce qui n?est pas le cas pour les autres concurrents qui ont visiblement bien du mal ? trouver leurs gammes, les mots qu?il faut pour convaincre le citoyen qui daigne assister ? leurs meetings. Dans une des wilayas o? il ?tait de passage pour un meeting, Djahid Younsi s??chinait ? expliquer au maigre auditoire venu l??couter que s?il ?tait ?lu pr?sident de la R?publique, il r?duirait le service national ? six mois, expliquant sa proposition par le souci de professionnaliser l?arm?e, ?une tendance universelle?. Dans la salle, cette proposition a ? peine soulev? l?hilarit? des pr?sents qui savent pertinemment que Djahid Younsi ne sera jamais pr?sident de la R?publique. Louisa Hanoun, fid?le ? ses dogmes trotskistes, a promis ni plus ni moins que la renationalisation des entreprises publiques liquid?es ou vendues au priv?. Mais cette proposition d?magogique n?? aucune chance de voir le jour, car, pas plus que Djahid Younsi, Mohamed Sa?d ou Touati, Louisa Hanoun ne sera jamais pr?sidente de la R?publique. Elle peut, donc, faire toutes les propositions qu?elle voudra, personne ne la prendra au s?rieux. Pour la simple raison que le jeu ?lectoral est biais? en amont. Et, quelque part, sans aller jusqu?? le reconna?tre, les cinq candidats se rendent compte qu?ils sont pi?g?s. Que feront-ils pour continuer ? entretenir l?illusion pour la deuxi?me semaine?