Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a affirmé, hier, à Alger, que l'Algérie acceptera toutes les décisions émanant de la justice britannique, laquelle devait se prononcer, hier, sur l'affaire de l'extradition de Rafik Abdelmoumène Khelifa. "Nous acceptons toute décision émanant du pouvoir judiciaire britannique, qui est souverain, et nous n'émettons aucun commentaire suite à cela", a déclaré M. Belaïz à la presse en marge du séminaire sur les pratiques de la médiation. Le ministre a exprimé, en outre, son espoir que la décision britannique concernant cette affaire soit "en notre faveur". "Nous avons défendu ce dossier au maximum et l'avons soumis au pouvoir judiciaire anglais, mais le juge britannique est libre de trancher dans cette affaire, soit en prolongeant les délibérations ou en prononçant le verdict ce jour même", a-t-il dit. Hier, tard dans l'après-midi, l'on saura que le juge anglais en charge de l'affaire a fixé le prononcé du verdict au 23 juin prochain. Pour rappel, l'Algérie a demandé l'extradition de Rakik Abdelmoumène Khalifa détenu, aussi, pour avoir contrevenu aux lois de résidence au Royaume-Uni. Il est également poursuivi par la justice française dans le cadre d'une demande française d'extradition. Khalifa a été arrêté le 27 mars 2007 et a comparu devant le tribunal de Westminster pour "banqueroute frauduleuse" et "blanchiment d'argent et abus de biens sociaux". Le juge Anthony Evans avait rendu le 29 août 2007 un jugement donnant le feu vert pour l'extradition de Khelifa vers la France. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khalifa figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences de la banque Khalifa sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. L'avocat de la partie algérienne avait évoqué, par ailleurs, le cas de l'acquisition de la station de dessalement de l'eau de mer dont le marché a été conclu en dollars, alors que le transfert avait été effectué en euros. Rappelons que les travaux du séminaire international sur "la médiation judiciaire" ont débuté, hier, à Alger, en présence de plus de 400 médiateurs et juges algériens et étrangers. La rencontre de deux jours, présidée par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Belaïz, rassemble des cadres de l'administration centrale et du Centre des recherches juridiques et judiciaires, des enseignants universitaires, des avocats, des notaires, des greffiers et des représentants de différents départements ministériels. Des représentants du patronat, de la société civile, des banques, des compagnies d'assurances, d'entreprises publiques, telles que Sonelgaz, Sonatrach et Air Algérie, ainsi que de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie seront également présents. La médiation judiciaire appliquée actuellement dans les domaines civil et administratif sera bientôt élargie au champ pénal. Dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux, M. Belaïz a indiqué que son département étudiait la question de l'élargissement de cette médiation à certaines infractions et délits mineurs. L'élargissement de la médiation judiciaire aux articles pénaux se propose de conférer "davantage de professionnalisme" à la fonction de médiateur judiciaire, a précisé le ministre.