La population de Haï Rabah, relevant de la commune de Misserghine, dénonce vivement la transgression de la loi par les transporteurs privés opérant entre cette localité et le chef-lieu de commune. Ce dernier dépassement qui leur est imputé est lié au prix de la course. Les tarifs sont passés de 5 à 10 DA, sans aucun préavis… «Nous somme contre cette augmentation appliquée sans aucun préavis. Avant, nous étions transportés de Rabah à Misserghine au prix de 5 dinars. Maintenant, on nous demande de payer plus pour un trajet qui ne dépasse pas le kilomètre. Depuis quelques jours, les transporteurs nous exigent 10 dinars», dira L. Salim, un habitant du quartier Rabah. Quant à K. Hichem, il dira: «Les transporteurs ont déjà tenté, il y a quelque temps, d'appliquer cette nouvelle tarification, mais les clients ne se sont pas laisser faire et ont boycotté leurs services. Une démarche qui a amené les transporteurs privés à revoir leur décision…» «Mais il semblerait que cette fois-ci, poursuit-il, ils sont décidés à aller jusqu'au bout… Ils veulent, à tout prix, imposer leur loi et mettre les citoyens devant le fait accompli. Sincèrement, je qualifie ce genre de pratiques de graves dépassements, surtout lorsqu'on sait que ces augmentations sont adoptées sans aucune autorisation préalable de la direction des Transports. Pis encore, je pense que la plupart des véhicules desservant la liaison entre le quartier Rabah et le centre de Misserghine activent illégalement et sans aucun agrément. Nous savons que la direction de tutelle a exigé de l'ensemble des opérateurs du transport collectif de remplacer les Karsan par des véhicules de type Isuzu, mais rien n'a changé…» B. Bachir dira, pour sa part: «Nous nous opposons catégoriquement à toute augmentation dans la tarification si celle-ci n'est pas autorisée par la tutelle. Ils n'ont aucune considération pour les citoyens qui sont pris entre le marteau de leur cupidité et l'enclume de l'isolement». Aussi, les citoyens soulèvent le problème relatif à l'insuffisance des moyens de transport desservant leur quartier depuis Misserghine. A ce titre, M.M. dira: «Le nombre de véhicules de transport collectif affectés à celle ligne ne dépasse pas les cinq, ce qui est loin de répondre aux besoins d'une population estimée à 9.000 âmes. D'ailleurs les habitants, ici, souffrent tout le temps du manque de transport». Quant aux transporteurs, ils justifient cette augmentation par une décision collective prise à l'unanimité par les opérateurs opérant sur cette ligne. Un transporteur déclare sous le couvert de l'anonymat: «C'est la direction des Transports de la wilaya d'Oran qui a fixé un prix référentiel pour l'ensemble des liaisons inter-villes estimé à 10 dinars depuis l'incident dramatique survenu, il y a deux années, dans l'un des véhicule desservant la lige 4G. Depuis, tous les opérateurs se sont astreints à cette directive, et il n'y a aucune raison pour que nous soyons en reste». Un autre chauffeur de bus dira: «Nous avons toujours été compréhensifs vis-à-vis les habitants de cette localité qui sont dans leur grande majorité des citoyens modestes. Mais cette compréhension ne peut se faire au détriment de notre gagne-pain, car nous avons enregistré un énorme préjudice en pratiquant les anciens tarifs. Les bénéfices qu'on réalisait ne couvraient même pas les frais du carburant et de la réparation mécanique de nos véhicules. Il ne faut pas oublier aussi que l'état sinistré des routes, dans cette zone, nous est préjudiciable et endommage tout le temps nos véhicules». Celui-ci ajoute encore: «Le citoyen n'a aucune idée des frais et des charges induits par une telle activité. Il doit aussi savoir que la direction des Transports a annulé le système de l'ancienne tarification. D'ailleurs, un communiqué d'information a été rédigé dans ce sens et affiché sur les supports internes de tous les bus opérant sur les lignes urbaines». En réponse à cette justification, un citoyen, L. Farid, dira: «Il est vrai que la direction des Transports a annulé l'ancien système de tarification depuis l'incident de la ligne 4G, mais cela s'applique uniquement sur les dessertes urbaines et non sur les véhicules du transport collectif extra-urbain. Autre chose, ces directives concernent les transporteurs qui activent légalement et non illicitement…» Sur cette question précise, le directeur des Transports de la wilaya d'Oran a fait savoir: «Nos services n'ont reçu aucune plainte de citoyens soulevant ce problème. Toujours est-il que nous allons prendre les mesures réglementaires nécessaires susceptibles de mettre un terme à ce type de dépassement». Sur ce dernier point, un responsable de la Direction soulignera: «Toutes les plaintes déposées par les citoyens sont prises en considération par la commission ad-hoc chargée d'examiner et de statuer sur le bien-fondé des griefs retenus contre les transporteurs mis en cause, avant de prendre une quelconque décision à cet effet. Sur ce point, je souligne que, dans le cas où la plainte est jugée recevable, le transporteur mis en cause est présenté devant la commission de discipline. Parmi les sanctions prononcées dans de tels cas, il faut noter le retrait des papiers et de l'autorisation d'exploitation, ainsi que la mise en fourrière du véhicule pour une durée d'une mois». Dans ce contexte, notre source révèle que «l'examen des plaintes par la commission de discipline a abouti à la sanction de 22 transporteurs. Ces derniers, sont accusés, entre autres, de refus d'assurer de service public, non respects des arrêts réglementaires déterminés par la direction de la tutelle».