La Galerie Racim d'Alger est au rendez-vous avec les philatélistes: elle expose, depuis lundi, diverses collection de timbres postes africains, et ce, dans le cadre du Panaf-2009. «Cela vaut vraiment le détour, dit un jeune collectionneur, qui précise que plus de 2.400 timbres –rassemblés par le philatéliste Nour El-Houda- y sont présentés, regroupés par thématiques en rapport avec l'histoire, la culture, le développement et la vie quotidienne.» Sur le premier panneau, c'est les résistances populaires qui sont à l'honneur. On y retrouve des timbres consacrés entre autres aux événements du 11 décembre 1960 d'Alger ou à des figures historiques comme l'Emir Abdelkader, Fatma N'Soumeur, Cheikh El-Mokrani et Cheikh Bouamama, ou encore au Congrès de la Soummam et aux artisans du 1er Novembre 1954. On y retrouve aussi un panneau dédié à l'indépendance des pays africains comme ceux du Dahomey, le Lesotho, le Togo, la Tanzanie, l'Ouganda, le Congo, le Cameroun, l'Ethiopie et la Tanzanie et d'autres mettant en exergue la richesse et la diversité des cultures africaines à travers les timbres-postes consacrés aux costumes traditionnels, aux danses folkloriques, aux coiffures, aux instruments de musique et à l'artisanat. Pour revenir au timbre poste algérien, il y a lieu de rappeler qu'à l'indépendance, notre pays a utilisé provisoirement, 05 juillet au 31 octobre 1962, 5 timbres poste et 5 taxe (du 05 juillet 62 à juin 63) de France. Il a fallut attendre le 1er novembre 1962, à l'occasion du 8ème anniversaire de la Révolution Algérienne, pour voir l'administration des Postes et Télécommunications procéder à deux émissions de timbres poste: la première comportant cinq unités constitués des poinçons d'émissions Françaises représentant des sites et paysages d'Algérie avec des légendes bilingues de République algérienne et la seconde concernant le fameux 1+9, un timbre qui avait été imprimé d'abord avec une valeur de 1 DA avant que le gouvernement ne décide d'une augmentation de 9 dinars. Pour rappel, à l'initiative du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, une Encyclopédie philatélique a été éditée en six volumes d'une excellente facture, avec dans le lot un cd-rom se déclinant en quatre langues (arabe, français, anglais et espagnol). «C'est un espace interactif où les faits rapportés suscitent et convoquent de nouveaux éléments qui renvoient à leur tour, par effet rétroactif, aux informations qui leur donnent leur raison d'exister. Jeu de miroirs par lequel le timbre-poste magnétise, en tant que noyau, toute la connaissance dont il est le contexte, dont il est l'éminent prétexte», lit-on dans la présentation de cette Encyclopédie du timbre-poste d'Algérie qui inventorie les émissions philatéliques à travers l'histoire. Et il y a lieu de noter que l'encyclopédie rend un hommage particulier à tous ces dessinateurs de l'ombre qui ont prêté leur patte à cette œuvre prodigieuse, dont Mohamed Racim, Ismaïl Samsom, Ali Khodja, Mohamed Oulhaci, Choukri Mesli, Mohamed Temmam, Ali Kerbouche et l'immense M'hamed Issiakhem. L'exposition qui se tient à Alger est donc une occasion en or de faire connaissance avec leurs œuvres qui constituent un patrimoine inestimable.