Le service des Urgences pédiatriques relevant du CHU d'Oran fonctionne, ces derniers temps, dans des conditions ne permettant pas la bonne prise en charges des enfants qui y sont admis. On relève également un véritable manque de moyens pour une prise en charge médicale en règle. C'est le cas, notamment, du drain utilisé dans la purge des poumons. «J'ai emmené ma petite fille âgée de 13 ans qui souffre de contractions abdominales douloureuses. En arrivant au service, j'ai dû attendre plus d'une demi-heure, après quoi on m'a appris qu'il n'existe qu'un seul médecin en ce service», rapporte la mère de la petite Djihane A. De son côté, le père de Farah, rencontré sur place, dira: «Ma petite fille était dans un état critique, alors je l'ai emmenée en urgence au service où j'ai dû attendre de 4 à 6 heures du matin. Il n'y avait aucun médecin sur place, et au bout du compte, les agents de sécurité du service d'urgence pédiatrique ont fait venir un médecin d'un autre service. Le plus grave dans cela, c'est que ce médecin n'est pas pédiatre». Les parents des enfants malades que nous avons rencontrés sur place déplorent les conditions de prise en charge des malades de ce service. «La structure est dans un état des plus désastreux, et nos enfants sont pris en charge dans des conditions inadmissibles qui ne favorisent pas leur rétablissement. Les odeurs nauséabondes qui se dégagent dans les services de ce pavillon sont si repoussantes qu'on a du mal à y rester plus de 5 minutes», affirment-ils. Ces parents ajoutent: «Notre malheur c'est que nous n'avons pas le choix… Dans des cas d'urgences, nous sommes obligés de ramener nos enfants ici, car les établissements sanitaires de proximité ne consultent qu'un nombre limité d'enfants…» Lors de notre passage dans ce service, nous avons été choqués de voir un drain de traitement de pathologies pulmonaires placé dans une bouteille d'eau minérale… Une pratique en totale contradiction avec les normes sanitaires réelles… A ce propos, des sources médicales expliquent que ces drains étaient placés dans des bouteilles contenant une lotion stérilisante. Du côté du personnel de ce service, on explique: «Le service souffre d'une grande pression et d'une surcharge. Il accueille des enfants malades de partout. A titre indicatif, en moins de 16 heures, nous avons enregistré l'admission de 118 enfants!»