D'aucuns auront remarqué à Beni Saf que le phénomène du squat des trottoirs et autres espaces publics connaît un net recul dans toutes les cites. Il tend à s'implanter ailleurs, sous d'autres formes et de façon outrageuse. Certains habitants du douar Sid Sohbi, face à la cimenterie, sont à dénoncer, en effet, les agissements de certains riverains de la route traversant leur cité, de la station de concassage au rond-point situé face à cette même unité. Ceux–ci, et sous prétexte que l'incessant va et vient des camions se ravitaillant en ciment soulèverait des nuages de poussières gênant pour les uns, et causerait des bruits infernaux, pour les autres, ont interdit à leur façon le stationnement des véhicules tout le long de la route, sur quelque 200 mètres. De part et d'autre de la voie goudronnée, de gros cailloux, des pneus usagers et autres objets hétéroclites empêchent qui que ce soit de stationner, «autre façon de squatter le domaine public» disent certains commerçants riverains inquiets pour le devenir de leur profession. Même l'arrêt du bus a disparu dira un vieux retraité obligé de faire plusieurs centaines de mètres à pieds pour s'accrocher au premier transport en commun de passage vers Beni Saf. D'autres pensent qu'en laissant ainsi la situation, ceux qui en sont la cause pourraient arriver à interdire le passage de tout véhicule, sous prétexte de… la poussière et le bruit.