Prévue en début de matinée, la rencontre aura finalement eu lieu en début d'après-midi, et ce, en raison de la présence de certains ministres, membres de l'Instance exécutive à la réunion du Conseil du gouvernement, programmée le même jour, selon le porte-parole Saïd Bouhadja. La rencontre du FLN intervient au moment où les luttes intestines et les prises de becs entre les Mouhafedh et les militants se multiplient à profusion dans diverses wilayas. Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a donné lecture du rapport des activités du parti, puis exposé sa situation organique et enfin a mis à jour le processus de restructuration, toujours en cours, des huit mouhafadha en but à des problèmes organiques. Il faut dire qu'à l'approche du Congrès, la contestation tend à gagner du terrain. Plusieurs mouhafadha ont connu des remous et des affrontements violents. A Bouira, les responsables du FLN, des élus, un député et des membres de la mouhafadha, ont rompu le silence en rendant publique une déclaration dans laquelle ils ont décidé de retirer leur confiance au secrétaire général de la mouhafadha du FLN et auquel ils reprochent «la gestion personnelle de cette structure». Ils lui reprochent aussi d'avoir violé les instructions émanant du comité central ainsi que la marginalisation des anciens partisans, notamment les responsables de certaines sections, les excluant de toutes les listes des candidatures, lors des dernières élections locales. A Médéa, l'actuel mouhafadh, le député Chekou Abdelkader, a été installé le 31 juillet dernier, alors que le siège de la mouhafadha est toujours occupé par l'ex-sénateur, Chiker Mansour, qui refuse toujours de reconnaître son successeur. Chacun des deux protagonistes revendique sa légitimité. A Mila, c'est une guerre larvée entre les opposants au mouhafedh qui minent le parti. La réunion qui a regroupé Bachagha Daïkh, membre de la commission exécutive nationale du FLN, les députés et les membres du bureau de la mouhafadha pour l'installation de la commission de wilaya de préparation du 9ème congrès du parti, a tourné court. De grandes divergences ont émaillé cette rencontre, au cours de laquelle la majorité des présents se serait fermement opposée à la mise en place de cette structure de wilaya. Il est notamment reproché au mouhafedh ses prises de décision unilatérales, le blocage de toutes les voies de dialogue et de concertation et d'être à l'origine des exclusions et des mises à l'écart opérées parmi les militants. Onze contestataires ont signé un mémorandum, destiné au SG du FLN et dans lequel ils interpellent Belkhadem pour désamorcer cette crise. A Skikda, une centaine de militants et à leur tête, l'ancien député, Abbès Mekhalif, ont dénoncé dans un appel suivi d'une pétition adressée au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, «la situation quasi catastrophique» qui caractérise les kasmas et la mouhafadha de la wilaya de Skikda. Selon le document, le premier responsable de cette wilaya a délibérément «violé et passé outre le règlement intérieur». A Blida, des dizaines de militants, munis de matraques, de bâtons et de gourdins se sont attaqués, il y a quelques semaines, au siège de la mouhafadha du FLN à Blida. Ils ont saccagé le siège de cette structure locale du FLN, volé 7.000 cartes d'adhérents ainsi qu'une somme de 31 millions de centimes. Les dégâts auraient été plus importants, si ce n'était l'intervention des services de sécurité qui ont vite rétabli l'ordre. Les responsables des 14 kasmas de la wilaya ont tenu une conférence de presse pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette subite violence. Selon le premier responsable de la kasma de Boufarik, Allani Merzak qui soutiendra lors d'un entretien téléphonique: «Le mouhafedh, Si Mohamed Issaâd est à l'origine de cette violence, vu que c'est lui qui a ramené plusieurs personnes -des étrangers d'ailleurs à la mouhafadha- munies de couteaux, d'épées et criant des slogans religieux et qui semblent être les responsables de la dégradation de la porte d'accès à la mouhafadha». La deuxième partie de la réunion sera consacrée à l'examen des deux projets de loi relatifs aux APC et aux wilayas. Le SG présentera ainsi les grandes lignes de ces deux projets de loi aux membres de l'Instance exécutive.