Une rencontre attendue par les supporters hamraoua et crainte par d'autres qui n'ont pas caché leur désir de faire jouer le match hors d'Oran, la raison n'est autre que l'appréhension car les Oranais se souviennent bien des saccages et destructions qu'a connus la ville toute de suite après que le Mouloudia ait été annoncé officiellement en D 2. Dans le même registre nous apprenons qu'une série de mesures a été prise par la sûreté de la wilaya pour éviter un quelconque débordement, en sollicitant du renfort qui sera accordé spécialement pour ce match, les brigades de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ainsi celles de Mostaganem et Aïn Témouchent participeront au bon déroulement du match. Cela s'est passé il y a un an et demi, jour pour jour. Le Mouloudia d'Oran a connu la première rétrogradation de son histoire à l'issue de la dernière journée de la saison 2007/2008 du championnat de D1 au stade Boumezrag de Chlef où il devait impérativement gagner. Mais ce jour-là, il avait été contraint au partage des points après le but du remplaçant Ali Hadji inscrit dans les ultimes minutes de jeu. Un match qui a soulevé le courroux des Oranais, estimant, en voyant à travers les écrans de la télévision, que la rencontre n'aurait jamais dû aller à son terme, en raison des actes de violences survenus dans le stade, alimentés par un comportement, il est vrai, hostile et condamnable de quelques pseudo supporters chelfaouis… La suite tout le monde la connaît. Pour revenir un peu en arrière, il faut reconnaître que le MC Oran aurait pu éviter la rétrogradation bien avant ce match dit de la dernière chance. Mais, ni les errances d'une gestion pour le moins chaotique de l'ancien président, ni le départ massif des joueurs titulaires, ni l'affaire Binya, n'ont été des atouts bénéfiques pour le club phare de la ville d'Oran qui a connu une crise de résultats sans précédent. «Il faut se servir des erreurs du passé sans s'éterniser et regarder droit devant pour laisser de côté la médiocrité et aller plus loin, plus fort et encore plus haut vers l'avenir. De grâce, laissons les mauvais souvenirs derrière nous et arrêtons de tourner autour du pot», nous dira un fervent supporter du MCO. Par ailleurs, les autorités locales, sportives, religieuses et culturelles ont lancé un appel aux supporters du MCO, les exhortant à faire preuve de calme et de fair-play, à la veille du match contre le voisin, l'ASO Chlef, comptant pour la septième journée du championnat de première division. Un match que certains veulent, malheureusement, placer sous le signe de la «vengeance» alors qu'il est avant tout une simple rencontre de football entre deux villes connues pour leurs traditions sportives et le fair-play de leurs acteurs. Pour sa part, la FAF, à sa tête, le président Mohamed Raouraoua n'a pas manqué de lancer, elle aussi, un appel au respect et à la sagesse rappelant le préjudice qui peut être causé au club. Ce dernier risquant, en effet, de lourdes sanctions. Nous espérons voir ce douzième homme qui, habituellement, soutient ses favoris dans les moments difficiles et non ces choses pas du tout tendres résonnant comme un dur, dur réquisitoire vouant le joueur aux gémonies. Nous ne voulons pas de cette levée de boucliers dans les travées du stade Ahmed Zabana où les «mauvaises» langues ne sont invitées à se délier. On n'ose pas imaginer que les supporters hamraouis gâcheront la fête ce samedi. Non messieurs, cela n'est pas du tout de cette bonne guerre où tous les coups sont permis. Nous espérons, à travers ces colonnes, sensibiliser le plus grand nombre aux phénomènes de violence dans les stades et inciter les amoureux du football à la sportivité. Ceux qui réclament vengeance et autres déchaînements de violences, nous leur disons si vous avez une revanche à prendre, ce sera l'occasion donc de monter que le public oranais est resté fidèle à sa vocation et que la revanche doit être prise sur un terrain et pas ailleurs. Alors soyons fair-play s'il vous plaît.