«La modernisation du système éducatif est à même de soulager grandement les élèves inscrits dans la formation à distance», disait récemment un responsable de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (ONEFD). Or la réalité du terrain est tout autre, à Sidi Bel-bbès, où le nouveau système d'inscription imposé par la tutelle, pose déjà de sérieuses difficultés aux postulants. C'est du moins la mésaventure vécue, depuis le début d'octobre, par les postulants de la Mékerra, qui n'ont pas d'autre issue que celle de s'inscrire par le biais du site Internet officiel de l'ONEFD, parmi eux, ceux qui viennent des zones reculées et qui attendent toujours la validation de leurs inscriptions. Au niveau de l'annexe ouverte à Sidi Bel-Abbès et opérationnelle depuis la rentrée scolaire 2006-2007, le nombre des inscrits a atteint les 2.000 postulants, dont la majorité n'a pas encore réussi à compléter les procédures jugées «trop compliquées» pour leurs inscriptions. «Cela fait près de trois semaines que j'essaie d'obtenir la confirmation de mon inscription sur le site Internet, mais sans succès. Sans cette confirmation, je n'ai pas droit aux imprimés, que je dois retirer du même site, pour compléter ma demande d'inscription au niveau de l'annexe locale», a déploré non sans inquiétude l'un des jeunes issus du cycle moyen. En outre, beaucoup de postulants ne savent pas, par quel bout commencer, en l'absence totale d'orientations. Pire, selon nos interlocuteurs, certains sont obligés de reprendre l'opération à zéro, en cas de coupures de courant. Quant à ceux qui viennent du sud de la wilaya de la Mékerra, ils n'ont jamais approché un micro-ordinateur et ne peuvent donc accéder ni dialoguer correctement avec un site web, quant ils en ont les moyens pécuniaires. De son côté, le personnel de l'ONEFD de Sidi Bel-Abbès éprouve des difficultés à orienter le trop grand nombre d'élèves, et pour cause. Il occupe le même espace de 3m² depuis près de quatre ans, au niveau du CEM Lahmar El-Hadj. «Malgré nos efforts, nous avons du mal à répondre à tous ces candidats, en raison de ces pénibles conditions de travail», nous a déclaré le responsable du service, qui ajoute: «Nous n'avons même pas de place ou de salle réservée à notre documentation.» En attendant mieux, on se contente d'orienter les postulants vers les «cyber» du quartier, où l'accès au site central est plus favorisé. Dans le même sillage, selon notre interlocuteur, «les livres scolaires de 3ème et 4ème AM sont en nombre insuffisant et les élèves sont mis dans l'obligation de suivre leurs cours sur des CD-ROM gravés. Or, les jeunes démunis ne peuvent se permettre le luxe de suivre chez eux des cours gravés sur CD-ROM et qui nécessitent la disposition d'un micro-ordinateur approprié.» La situation familiale de certains candidats est encore plus complexe, comme pour la jeune Fatima Zohra, âgée de 16 ans et qui habite un douar du sud de la wilaya: «Je me heurte à l'obligation que m'impose ma famille de suivre ces cours à partir de chez moi, si je tiens à décrocher mon Bac…». Face à de tels obstacles, ce louable projet informatique risque d'être voué à l'échec, parce que ses concepteurs semblent avoir négligé ces petits détails lésant la majorité des postulants, qui ont raté leur parcours d'études ou qui ont été obligés de changer de cap pour des raisons socioéconomiques ou autres. L'essentiel à retenir est que ces jeunes sont inquiets de ne pouvoir s'inscrire à temps, malgré qu'ils se disent prêts à payer les charges requises et variant de 1.300 à 2.000Da, selon les niveaux enseignés.