Après les 108 cas confirmés de grippe porcine (H1N1) sur tout le territoire national et les nombreux cas enregistrés dans les milieux scolaires, la panique s'installe chez les parents d'élèves, vu l'absence de mesures préventives dans certains établissements scolaires, où même l'eau du robinet n'est pas disponible, ne serait-ce que pour se laver les mains, vu aussi que les enfants sont les plus exposés aux risques d'atteinte. A cet effet, des informations nous sont parvenues, portant sur la probabilité d'entamer de nouvelles procédures qui constituent à distribuer aux élèves des masques de protection contre la grippe A, dans le cas où la maladie se propage davantage. Un bon nombre d'enseignants, ayant refusé de citer les noms de leurs établissements ont confirmé l'absence d'eau, l'absence d'hygiène et de tout produit aseptisant tel que le savon. Ceci expose les élèves à de très grands risques d'atteinte, d'autant plus que même les toilettes manquent d'hygiène et ce, en l'absence d'une commission d'inspection, composée des services de la santé et ceux de l'éducation, qui puisse suivre la situation de plus près. Un professeur d'histoire dans l'un des CEM, se trouvant à l'Est de la wilaya dira: «Il y a des établissements scolaires qui se trouvent dans une situation de dégradation très avancée. L'eau a été coupée, par décision administrative, à cause de la pollution, et de peur que les élèves soient victimes de maladies à transmission hydrique. Toutefois, cette mesure s'est beaucoup reflété sur l'hygiène de l'établissement et les élèves ne trouvent même plus une seule goutte d'eau pour se laver les mains.» Sara, elle, mère d'un enfant scolarisé avancera: «Je dois quotidiennement mettre une bouteille d'eau dans le cartable de mon fils, scolarisé en 2ème année primaire afin qu'il puisse se laver les mains avant de manger à la cantine ou alors pendant la récréation, de peur, bien sûr, qu'il ne soit atteint du virus.» Un autre parent d'élève, K.B., témoignera: «Ma fille a eu une infection dû au manque d'hygiène dans son établissement, il n'y a même pas de l'eau dans les robinets et j'ai peur que les élèves, nos enfants, attrapent cette maladie infectieuse, vu aussi que le problème de l'hygiène concerne tous les établissements scolaires.» Par ailleurs, A. Amine, un élève du primaire aux Planteurs dira: «L'eau n'est pas disponible au niveau des toilettes et l'école ne nous a même pas procuré du savon, comme l'avait indiqué notre enseignante, le premier jour de la rentrée.» Quant à l'avis des médecins, Mériem, médecin dans le service des maladies infectieuses du CHU d'Oran, insistera: «L'hygiène est indispensable au niveau des établissements scolaires -notamment avec la propagation du virus de la grippe A, qui commence à prendre des proportions alarmantes- pour prévenir cette maladie dans les milieux scolaires, tout en sachant que les salles de cours comptent, dans la plupart des établissements, plus de 35 élèves, ce qui participe à sa propagation. Les parents d'élèves et les enseignants doivent se rendre au centre sanitaire le plus proche, dès l'apparition des premiers symptômes de la maladie qui consistent, généralement, en une toux aiguë et de la fièvre, puis d'isoler le cas suspect jusqu'aux résultats des examens médicaux.» Notre interlocutrice ajoutera: «Nous avons, jusqu'à présent, remarqué qu'aucun établissement scolaire n'utilisait encore du savon liquide pour le lavage et il se trouve que les campagnes de sensibilisation sont très loin de la réalité, vu que les autorités habilitées ne sont même pas capables de procurer de l'eau et du savon à tous ces élèves.» Rappelons que la wilaya de Aïn Témouchent vient en tête des villes qui ont enregistré le taux le plus élevé de cas confirmés de la grippe A/H1N1 dans les milieux scolaires, selon le dernier communiqué du ministère de la santé, après avoir enregistré 8 nouveaux cas à Béni Saf, dont 4 enfants âgés entre 4 et 18 ans. Selon des sources médicales, la wilaya de Aïn Témouchent est aussi la première à avoir enregistré le premier cas d'atteinte de ce virus dans les milieux scolaires, et ce, après avoir enregistré le cas de ce père de famille, rentrant de l'étranger et ayant contaminé ses enfants qui auraient, à leur tour, véhiculé ce virus dans leurs établissements scolaires. Dans ce même contexte, le communiqué ministériel affirme l'existence de 10 nouveaux cas enregistrés dont une ressortissante française âgée de 47 ans, venue récemment en Algérie et une dame, âgée de 32 ans, originaire d'Alger. Huit autres cas ont été signalés dans la localité de Béni Saf, dont 3 femmes âgées respectivement de 32, 67 et 78 ans. Le communiqué a également précisé que le nombre global des cas confirmés a atteint les 108, sur tout le territoire national.