Accusé dans une affaire de détention d'arme à feu de première catégorie, un Beretta, S.M. a comparu, hier, devant le tribunal criminel de la cour d'Oran pour aussi faux et l'usage de faux. C'est le cas de B.R., deuxième prévenu qui devait répondre des faits de commercialisation d'arme sans autorisation et faux et usage de faux. Le 8 décembre 2007, la brigade des stups de la sûreté de wilaya d'Oran reçoit des informations concernant S.M. qui serait en possession d'une importante quantité de kif et d'une arme à feu. Il est alors arrêté et la fouille de son véhicule permet la découverte de faux documents administratifs, dont une carte nationale portant la photo du mis en cause mais mentionnant une toute autre identité, des documents concernant la voiture du mis en cause mais portant le nom d'un tiers, de même qu'une demande de crédit CNEP. La perquisition de son domicile, à la cité des 124 logements CNEP à El-Kerma, permet aux enquêteurs de mettre la main sur une arme à feu, un Beretta, calibre 7.65mm, ainsi que deux balles et deux faux permis de conduire au nom de ce même mis en cause. Interrogé, il déclare aux policiers que l'arme avait été achetée à B.R. pour 120.000 DA, ajoutant qu'il le lui avait ramené de Barika. Il affirme aussi que B.R. était spécialisé dans le commerce illégal d'armes à feu qu'il ramenait d'Egypte et de Libye. Quant aux fausses cartes d'identité, S.M. chargera encore B.R., procurées d'après lui à raison de 10.000 DA l'unité. «Ces documents me permettaient d'être couvert, vu que j'étais recherché et faisais l'objet d'un mandat d'arrêt», dit-il. Entendu par le magistrat instructeur près le tribunal d'Es-Sénia, le mis en cause reconnaît certains faits mais change le fond de ces déclarations. Il explique que B.R., un parent, lui devait de l'argent et c'est en contrepartie qu'il lui avait donné cette arme. En fuite, B.R. n'est arrêté qu'une fois le dossier transmis au parquet d'Oran, soit le 10 février 2008. Entendu, B.R. affirme n'avoir pas de liens de parenté avec S.M., si ce n'est qu'ils sont du même «arch». Il déclare aussi avoir été, tous deux, mêlés, depuis une dizaine d'années, à un trafic de drogue et que S.M. avait toujours juré de s'en venger. Appelé hier devant le tribunal criminel de la cour d'Oran, S.M. maintiendra les déclarations faites lors de l'instruction. B.R., lui, réfutera les griefs retenus à son encontre et clamera son innocence. Le représentant du ministère public a requis, lui, huit ans de réclusion contre S.M. et quinze contre B.R. dont la défense plaidera l'acquittement en démontrant qu'aucune preuve tangible n'avait été retenue à son encontre. Quant à celle de S.M., elle demandera les circonstances atténuantes. Aux termes des délibérations, S.M. écope de cinq ans de réclusion, alors que B.R. est acquitté.