De lourdes peines de prison de cinq et dix ans ont été respectivement prononcées à l'encontre de S.R., B.R. et M.B., par le tribunal criminel de Constantine, dimanche. Les accusés devaient répondre des chefs d'inculpation de constitution d'association de malfaiteurs, vol qualifié, faux et usage de faux, détention illégale de documents administratifs et d'arme à feu. Selon l'arrêt du renvoi dont la lecture a été faite par le greffier, notifié le 25 octobre 2004, les faits remontent à 2003. Les services de sécurité ayant déclenché une enquête relative à un vol de véhicule de type Express, aboutiront sur la base d'informations à localiser la voiture et à intercepter le mis en cause. Ce dernier présentera de faux papiers aux services de sécurité au moment de son arrestation. En effet, après vérification des documents, il s'avéra que le mis en cause avait falsifié le numéro de châssis et la carte grise. Ayant obtenu un mandat de perquisition au domicile du mis en cause, la brigade de recherche découvrira un nombre appréciable de documents administratifs non encore utilisés, des cartes grises et une arme à feu. Interrogé, l'accusé avouera la complicité de cinq autres individus, dont trois sont toujours en fuite. Appelé à la barre, l'accusé principal, B.R., déclare à l'assistance judiciaire avoir acquis le véhicule en l'achetant auprès d'une personne dont il ignorait le nom. Il reconnaît avoir volontairement falsifié le numéro de châssis et s'être rendu à Batna pour établir une fausse carte grise. Les deux autres accusés, S.R. et M.B., nieront tous les faits retenus à leur encontre, certifiant n'avoir aucun lien avec les mis en cause en fuite et qui n'ont à aucun moment participé à cette affaire. Le procureur de la République a axé son réquisitoire sur la gravité des faits, en mettant en évidence la constitution de l'association de malfaiteurs qui a soigneusement préparé et planifié un plan. Au terme de son intervention sévèrement prononcée, il réclame au tribunal criminel une peine de dix ans de réclusion criminelle du fait que tous les éléments de condamnation sont présents et refuse les circonstances atténuantes pour B.R. et M.B., récidivistes, ayant déjà été condamnés pour divers délits. La défense, en usant de tout son talent, a tenté tant bien que mal de lever les charges retenues contre leurs mandants. L'un des avocats a même réfuté toutes les accusations imputées à son client pour absence de preuves matérielles. Un autre avocat fera remarquer au tribunal criminel, l'absence d'une expertise balistique prouvant qu'il s'agit d'une véritable arme à feu ; il soulignera que le dossier des procédures est vide pour réclamer enfin la relaxe de son client. Le troisième défenseur s'alignant sur les mêmes propos de ses confrères réclame également l'acquittement de son mandant. Après délibération, le tribunal criminel rend son verdict et prononce une peine de dix ans de réclusion criminelle à l'encontre des deux récidivistes, B.R. et M.B., et une peine de cinq ans de prison ferme pour S.R.