Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a souligné vendredi à Alger, après l'annonce des résultats de la tripartite, que les travailleurs qui réunissent les conditions de mise à la retraite sans condition d'âge, avant la promulgation de la loi réintroduisant la limite d'âge, pourront bénéficier de cette mesure même après la promulgation du texte. Dans une conférence de presse, tenue pour expliquer les décisions de la dernière tripartie, le ministre a souligné que l'annulation de l'ordonnance relative à la mise en retraite sans condition d'âge, promulguée en 1997, ne concerne pas les personnes qui réunissent actuellement les conditions de départ sans limite d'âge. Ils pourront, de ce fait, bénéficier de leur retraite quand ils le souhaitent. Louh a ajouté que le projet de loi qui sera examiné durant la prochaine tripartite, qui se tiendra à la fin du premier trimestre 2010, concernera uniquement les catégories qui ne réunissent pas les conditions de mise en retraite sans condition d'âge avant la promulgation de la loi. A ce propos, le ministre a indiqué que l'âge légal de mise à la retraite sera fixé, comme à l'accoutumée, à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes avec réduction d'une année pour chaque enfant à hauteur de trois enfants. Pour rappel, l'ordonnance du 31 mai 1997 autorise la mise à la retraite, sans condition d'âge, de toute personne ayant cumulé 32 années de service. La retraite proportionnelle est autorisée, en vertu de la même ordonnance, pour les femmes âgées de 45 ans ayant cumulé au moins 20 ans de service et pour les hommes, âgés de 50 ans, ayant cumulé au moins 20 ans de service également. Eviter l'hémorragie de cadres Le ministre a précisé que l'annulation de l'ordonnance susmentionnée a pour objectif de "mettre un terme à la fuite des cadres et de la main-d'œuvre compétente et expérimentée, des entreprises économiques publiques vers le secteur privé, et de préserver la production". Le ministre a déclaré que cette mesure a causé une "hémorragie" dans la Caisse nationale des Retraites, estimée à plus de 360 milliards de DA et "n'a pas permis la création de postes d'emploi, comme prévu, mais le remplacement minime des retraités seulement". Le ministre a ajouté que les répercussions du texte se sont traduites par une perte de 1,5 milliard de DA/an de cotisations. Les frais ont par contre atteint plus de 7 milliards de DA/an pour la prise en charge des bénéficiaires de cette mesure.