Mesure n Le groupe de travail chargé du dossier de la retraite a recommandé la suppression de la retraite sans condition d'âge à court terme en application de l'accord conclu lors de la 13e tripartite. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a rencontré récemment le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi-Saïd, et les responsables du patronat en prévision de la rencontre tripartite restreinte que présidera le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avant la fin de l'année en cours. A l'ordre du jour : l'examen de nombreux dossiers, dont notamment ceux de l'emploi, des mutuelles sociales et des allocations familiales. La rencontre a permis également d'évaluer l'état d'avancement des travaux du groupe mis en place à l'issue de la dernière tripartite pour l'examen du dossier de la retraite, selon un communiqué du département de M. Louh. La question de la réforme du système de retraite a-t-elle été abordée ? Non, selon des sources sûres. Le groupe de travail chargé du dossier de la retraite a officiellement remis son rapport qui «ne parle nullement de réforme des retraites». En revanche, il recommande la suppression de la retraite sans condition d'âge à court terme en application de l'accord conclu lors de la 13e tripartite. Instituée par l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, la retraite sans condition d'âge était destinée aux travailleurs «ayant accompli une durée de travail effective ayant donné lieu à versement de cotisations égale à 32 ans au moins» et à ceux âgés de 50 ans et plus (45 ans et plus pour les femmes) «ayant réuni une durée de travail effective ayant donné lieu à versement de cotisations égale à 20 ans au moins». Selon des statistiques de la CNR, 400 000 employés en ont bénéficié jusqu'ici. Un chiffre qui devait sensiblement augmenter dans les prochaines années. Ce qui a poussé le gouvernement à envisager la suppression de cette retraite. Ce sera chose faite d'ici à la fin de l'année. D'ores et déjà, les travailleurs des secteurs de l'éducation et des hydrocarbures, entre autres, crient à l'injustice. De leur avis, la retraite sans condition d'âge est un droit qui ne peut être remis en cause, «notamment pour ceux qui exercent un métier pénible comme le nôtre». «Beaucoup ont bénéficié de ce régime avant nous... Alors, il n'y a pas de raison pour que nous en soyons privés», ajoutent-ils, soulignant au passage que la réforme des retraites, «si réforme il y a», ne doit pas se limiter à la suppression de la retraite sans limite d'âge. Pour l'Ugta néanmoins, ceux qui ouvrent droit à ce régime pourront le faire valoir à tout moment, même après l'entrée en vigueur de la décision.