Les quelque 1.600.000 retraités algériens pourraient bénéficier d'une augmentation, le mois prochain. En effet, Tayeb Louh, a souligné, ce jeudi, que le mécanisme d'augmentation des pensions de retraites était défini par la loi. Celle-ci stipule que cette augmentation a lieu début mai de chaque année par décision du ministre du Travail sur proposition du conseil d'administration de la CNR (Caisse nationale de retraite). En outre, elle doit tenir compte de l'équilibre budgétaire de la Caisse, apprend-on auprès du ministre. Le ministre du Travail a également précisé que la pension de retraite ne devait pas être inférieure à 75% du SNMG (actuellement estimé à 15.000DA/mois), indiquant que tout prétendant à une pension de retraite doit faire valoir 15 années de service minimum. Pour moins de 15 ans, le candidat a droit à une allocation mensuelle fixe. Par ailleurs, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a affirmé que l'Etat ne renoncerait jamais aux principes de solidarité et de partage sur lesquels repose le système de retraite. «Les principes de solidarité et de partage des cotisations prélevées des salaires des travailleurs et employeurs au profit des retraités sont des acquis à préserver», a-t-il indiqué. Dans ce sens, la dernière tripartite (Gouvernement-syndicat-patronat), réunie fin décembre dernier, avait proposé l'annulation du dispositif relatif au départ à la retraite avant l'âge légal en le fixant à 60 ans pour l'homme et 55 pour la femme à sa demande, avec la possibilité de réduire le nombre d'années à concurrence de trois ans pour les mamans (soit une année par enfant). 360 milliards de DA de préjudice Par ailleurs, le ministre a indiqué que la pension de retraite était calculée à 2,5% sur chaque année de service. Rappelant que la France applique le taux de 1,5% alors que la majorité des pays appliquent un taux de 2%. Le ministre a en outre réaffirmé que l'Etat ne renoncera pas à ce taux, ajoutant qu'une personne qui a travaillé 32 ans touchera sa pension à 80%. Pour rappel, le départ à la retraite sans condition d'âge a été adopté à la demande du Fond Monétaire international (FMI) au moment où l'Algérie était frappée par des crises économiques. Tayeb Louh a rappelé que le départ à la retraite sans condition d'âge a coûté à l'Etat des dépenses estimées à 360 milliards de DA depuis 1997. «La Caisse nationale des retraités (CNR) a cessé le versement des pensions et a fait recours à la caisse d'assurance chômage (CNAC) pour emprunter 10 milliards de DA pour palier le déficit», a-t-il noté. Il a enfin rappelé la création, sur instruction du président de la République, du Fonds national des réserves de retraite auquel 2% de la fiscalité pétrolière a été consacrée dans le cadre de bonne gouvernance. Préserver l'équilibre financier Tayeb Louh a expliqué que la création du fonds de réserve des retraites a pour objectif de «préserver les deux principes de solidarité et de répartition», soulignant que le taux de contribution à la sécurité sociale est passé de 16 à 17,25 % pour les retraités «afin de préserver l'équilibre financier du dispositif national de retraite». La décision de reconsidérer la retraite sans condition d'âge résulte de cette série de réformes. Les résultats des travaux du groupe de travail mis en place à cet effet, seront soumis au Premier ministre qui décidera de la tenue d'un sommet de la tripartite laquelle procédera à l'examen des propositions. Les travailleurs et fonctionnaires réunissant les conditions de mise en retraite sans condition d'âge avant la promulgation de la loi abrogeant cette mesure, pourront en bénéficier à posteriori et prétendre à la retraite quand ils le voudront.