La décision portant sur l'annulation de l'ordonnance relative à la mise en retraite sans condition d'âge ne concerne pas les personnes qui réunissent les conditions de cette mesure. C'est ce qu'a indiqué Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, vendredi dernier, cité par APS. Contrairement aux autres travailleurs devant être soumis à une nouvelle réglementation, ils pourront bénéficier de « départ volontaire » avant et après la promulgation du nouveau texte de loi. Seule condition : satisfaire les conditions contenues dans l'ordonnance du 31 mai 1997. Celle-ci est appelée à disparaître en faveur d'un texte de loi devant être examiné dans ce sens durant la prochaine tripartite, prévue vers la fin du premier trimestre 2010, a affirmé le ministre. Ce projet loi concerne, par contre, uniquement les catégories qui ne réunissent pas les conditions de mise en retraite sans condition d'âge. Pour ce faire, un « groupe de travail », présidé par le représentant du ministère chargé de la Sécurité sociale et auquel prendront part un représentant de l'UGTA et de chacune des organisations patronales, sera « mis sur pied ». Ce groupe aura pour mission de préparer un projet de texte devant mettre fin au dispositif de retraite sans condition d'âge. Aucune information n'est fournie sur la teneur de ce texte. Le ministre n'a pas dit s'il s'agira de simple lifting ou de réaménagement en profondeur. Par ailleurs, Louh a rappelé que l'âge légal de mise en retraite est fixé à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes avec réduction d'une année pour chaque enfant à hauteur de trois enfants. Aussi, la retraite proportionnelle est autorisée, en vertu de la même ordonnance, pour les femmes âgées de 45 ans ayant accumulé au moins 20 ans de service et pour les hommes âgés de 50 ans ayant accumulé au moins 20 ans de service également. Le gouvernement soutient que l'annulation de l'ordonnance de 1997 s'explique, selon le ministre, par le souci de « mettre un terme à la fuite des cadres et de la main-d'oeuvre compétente et expérimentée des entreprises économiques publiques pour intégrer le secteur privé et de préserver la production ». Maintenue depuis 1997, ce dispositif a entraîné, précise-t-il, une « hémorragie » dans la Caisse nationale des retraites, estimée à plus de 360 milliards de dinars et « n'a pas permis la création de postes d'emploi, comme prévu, mais un remplacement minime des retraités seulement ». Depuis 1997, ledit dispositif a bénéficié, selon le gouvernement, à près de 400 000 travailleurs.