La grève semble s'être définitivement installée dans le paysage comme seul instrument de protestation. Ainsi, et alors que l'on s'achemine doucement mais sûrement vers la fin du conflit social dans le secteur de l'Education -avec l'annonce chiffrée des augmentations- ce sont désormais les travailleurs affiliés à l'intersyndicale de la Fonction publique, dépendant de l'UGTA, qui montrent les dents. Réunis le 17 février, les responsables de l'intersyndicale des fonctionnaires regroupant les travailleurs des Collectivités locales, de la Jeunesse et des sports, de la Santé ainsi que ceux des œuvres universitaires se sont donné le mot pour une journée de protestation, demain. Entre autres revendications, et en sus de l'inévitable augmentation des salaires, ces travailleurs exigent que le régime indemnitaire soit revu à la hausse afin de répondre convenablement à la perte du pouvoir d'achat et l'application des tous les statuts particuliers. Les syndicalistes n'ont pas pu convaincre et raisonner les travailleurs car, disent des sources, ''seule la protestation semble être entendue par les pouvoirs publics'', chacun s'empressant de citer l'exemple des augmentations des salaires des enseignants. Selon ces travailleurs, rencontrés aussi bien au niveau du CHU que des résidences universitaires, ‘'Les travailleurs n'arrivent plus à joindre les deux bouts. Nous vivons à crédit et nos enfants manquent de tout. Faut-il chercher un second travail ou faire la grève et demander une augmentation?''. Pour des responsables de l'Intersyndicale, rencontrés au niveau de l'Union de wilaya, ‘'cette grève est certes une protestation mais, face aux récriminations des travailleurs, motivées par la baisse fulgurante du pouvoir d'achat, le syndicat est obligé d'agir car nous aussi sommes des travailleurs qui joignons difficilement les deux bouts et avons aussi des enfants''. Pour leur part, les citoyens considèrent que ‘'la grève est devenue un sport national à la mode». Cette nouvelle protestation risque, si elle n'est pas entendue par les responsables, de déboucher sur une autre grève plus dure annonçant des difficultés dans la gestion de la cité. Ainsi, et pour prendre en exemple les travailleurs des collectivités locales, les APC risquent d'être bloquées et la voirie pourrait suivre le mouvement. De leur côté, les praticiens de la Santé publique sont toujours en grève et affirment ‘'ne pas vouloir parler de reprise sans une réponse claire des autorités''.