En dépit des augmentations salariales annoncées par le ministre de l'Education nationale (MEN), certains syndicats du secteur maintiennent la pression.Exception faite du Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE), qui a décidé, avant-hier, de suspendre la grève prévue initialement les 22, 23 et 24 février, les autres syndicats campent sur leurs positions. Le SNTE s'est, tout de même, montré prudent vis-à-vis des mesures prises par la tutelle en attendant «des éclaircissements sur la nature des nouvelles indemnités ainsi que la position du MEN à l'égard des autres points en suspens», à savoir la révision du statut particulier afin de remédier au dysfonctionnement relatif au reclassement de l'ensemble des catégories, l'approbation des propositions du syndicat concernant le départ à la retraite (25 ans pour les femmes et 28 pour les hommes), en comptant les années du service national, et la promulgation de la loi sur la médecine du travail qui prend en charge les maladies professionnelles dont souffrent les travailleurs du secteur». Un délai a été donné au ministère de l'Education, jusqu'au 18 mars, pour l'entrée en vigueur des mesures. La démarche du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est différente. Le CLA estime que les doléances des enseignants ne se sont jamais résumées en la question indemnitaire. Selon lui, deux autres points ont été «négligés» ou «oubliés» par les responsables de la tutelle. Allusion faite aux revendications de la retraite ainsi que celle relative au statut particulier de l'enseignant. Le CLA affirme qu'un flou total entoure la question mais gèle sa grève. Par contre le CNAPEST, tout comme l'UNPEF, maintiennent leurs mots d'ordre de grève pour demain. Ces deux syndicats tiennent leurs conseils nationaux, mais tout indique que le mot d'ordre de grève sera maintenu, d'autant plus que l'UNPEF regroupe en son sein les travailleurs du corps commun, «oubliés par les mesures de Benbouzid». Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'Education (SETE) de la wilaya de Bejaia qui a lancé un appel pour une grève de trois journées, à partir d'aujourd'hui, appuyée par une marche demain, était hier encore en conclave. Cette décision d'aller vers ce genre d'actions a été prise à l'issue du dernier conseil de wilaya tenu, jeudi passé. L'annonce faite par le département de Benbouzid, qui a pris la décision de régler le problème lié aux indemnités avec un effet rétroactif depuis janvier 2008, est aux yeux des membres du SETE «floue» pour la simple raison qu'elle n'inclut pas les travailleurs des corps communs. Dans sa déclaration remise à la presse, ce syndicat affilié à l'UGTA exige l'application du nouveau régime indemnitaire pour l'ensemble des travailleurs de l'Education sans exclusive. Le maintien de l'actuel régime de retraite, l'abrogation de l'article 87bis de la loi 94-11 ainsi que le rattrapage des omissions et insuffisances constatées dans les différents statuts sont également les points soulevés par les syndicalistes du SETE. Les syndicats ont tous dénoncé la médiatisation des salaires, affichés à l'intention de l'opinion publique.