Retour à la normale, hier, des enseignants grévistes affiliés au Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest). Après le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui a décidé, dimanche dernier, de suspendre la grève prévue initialement les 22, 23 et 24 février, c'est au tour du Snapest de faire de même. En effet, les enseignants qui ont observé une grève d'une semaine, ont renoué avec les salles de classes en faveur des élèves notamment ceux des classe d'examen qui ont vu leur scolarité chamboulée depuis le début de l'année scolaire, en raison du bras de fer qui opposait les enseignants et le ministère de tutelle. Comme prévu, le Snapest a attendu la tenue de son conseil national pour se prononcer sur le cours à donner à leur mouvement de protestation. Réuni lundi en session extraordinaire, suite à l'approbation par le ministère de l'Education nationale du nouveau régime indemnitaire, le conseil national du syndicat a annoncé dans un communiqué le gel de son mouvement de grève entamé depuis le 16 février et la reprise des cours qui devait être amorcée hier. Néanmoins, Le Snapest, qui relève "des insuffisances et des ambiguïtés" dans le nouveau régime indemnitaire, appelle la tutelle à fournir "ultérieurement des explications exhaustives sur le régime indemnitaire annoncé, faute de quoi le mouvement de contestation sera repris", a souligné le communiqué. Il est à signaler que le Snapest réitère son attachement à ses revendications relatives aux œuvres sociales, à la médecine du travail, au départ en retraite après 25 ans de carrière, à la prise en charge des préoccupations des enseignants du sud du pays, dont le logement, le calcul de la prime du Sud sur la base du nouveau salaire de base et la révision des horaires et de la date de la fin de l'année scolaire (4 juillet 2010) selon le procès verbal signé avec la tutelle, ainsi que la réévaluation de l'enseignement technique et le rétablissement des enseignants ingénieurs dans leurs droits. Il convient de souligner que la décision de suspendre la grève n'est que temporaire. Ainsi, l'année scolaire en cours demeure menacée de basculer vers une année blanche. En renvoyant la balle au ministre de l'Education nationale, le Snapest compte mettre ce dernier face à ses responsabilités quant à la sauvegarde de la scolarité des élèves qui est prisonnière du bras de fer qui oppose les deux partie. Par ailleurs, le conseil national du Snapest s'est dit "étonné de la publication par les différents médias des salaires des travailleurs du secteur de l'éducation alors que les augmentations faramineuses dont bénéficient les autres secteurs sont occultées". Enfin, le syndicat a tenu à saluer "la détermination des enseignants qui ont répondu à l'appel à la grève". Le Conseil des lycées d'Algérie a, pour sa part, opté pour le gel de la grève à partir de lundi, a indiqué un communiqué émanant de ce syndicat. Cette décision a été prise à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire tenue suite au nouveau régime indemnitaire élaboré par le ministère de l'Education nationale. Cependant, le communiqué dénonce l'utilisation des médias pour afficher sur la place publique les salaires des enseignants. Selon ce syndicat, la démarche du ministère "dénote d'une volonté de stigmatisation de la corporation des enseignants par la manipulation de l'opinion publique". "Nous dénonçons l'exclusion des partenaires sociaux que sont les syndicats du secteur", ajoutent les rédacteurs du communiqué en réitérant leur attachement à leur revendications sur la revalorisation du point indiciaire, considéré comme étant le seul garant contre la chute permanente du pouvoir d'achat, la révision du statut particulier qui doit déverrouiller la carrière des enseignants et des travailleurs de l'éducation et la retraite après 25 ans de service. Ceci dit, en dépit des mesures prises par le ministre de l'Education nationale pour contenir les revendications des enseignants, cela demeure insuffisant aux yeux de ces derniers qui reprochent au ministère de tutelle de jouer la carte de l'apaisement pour ne pas basculer vers une éventuelle année blanche.