Le dépôt des demandes se fait sur rendez-vous fixé au préalable. L'opération sera menée auprès de 64 daïras pilotes, chaque wilaya disposant d'au moins une, et de 4 consulats, en attendant sa généralisation graduelle. L'opération sera entamée aujourd'hui. C'est aujourd'hui que sera lancée l'opération de mise en place du nouveau passeport biométrique et de la carte d'identité numérique, à travers les daïras pilotes choisies, à cet effet, par le ministère de l'Intérieur (MICL). Un rush est prévisible, les citoyens étant curieux de voir de quoi il retourne. C'était le cas, jeudi dernier, à travers plusieurs daïras d'Alger, quand des dizaines de personnes sont venues déposer leurs demandes mais ont été priées de revenir aujourd'hui. Pour les responsables du MICL, «tout est fin prêt pour lancer l'opération». En dépit d'une campagne, largement médiatisée, nombreux sont les citoyens qui ne savent pas de quoi il s'agit. «Je suis venu déposer une demande pour un passeport, franchement je n'ai pas besoin d'un passeport biométrique. J'ai juste besoin d'un passeport en urgence, voilà tout» nous a confié un jeune étudiant. Son insistance auprès des agents de la daïra n'a servi à rien, il n'a pu obtenir quoi que ce soit, «même pas une information. On m'a juste dit de revenir dimanche pour prendre un rendez-vous». Malgré les assurances du ministre concernant la délivrance dans des délais cours de ce document, le pessimisme s'est installé chez les citoyens. «Déjà qu'avec l'ancien modèle, ça prend des semaines, surtout pour l'enquête, alors là avec ce nouveau système, je présume que ça va aller pour un mois si ce n'est pas plus !» déclare, déçu, un autre étudiant. La semaine passée, au cours d'une réunion, Noureddine Yazid Zerhouni indiquait que «ce nouveau procédé permettra d'alléger les procédures de délivrance de ces deux documents qui seront ainsi quasiment infalsifiables grâce à la complexité du système mis en place avec des codes de sécurité difficiles à décrypter». Reste que pour le citoyen, il n'y a pas d'alternative que de se soumettre à cette nouvelle exigence. D'ailleurs, toutes les daïras du pays ne sont pas équipées de ce nouveau système. Dans plusieurs villes du pays, on continuera à délivrer l'ancien modèle jusqu'à la fin de cette année. Concernant le volume et la cadence de production des nouveaux documents, il s'agit de remplacer les 25 millions de cartes d'identité et 5 millions de passeports en circulation. Chaque année, 5 à 8 millions de dossiers seront traités. En moyenne, un million de passeports et 5 millions de cartes nationales d'identité seront délivrés chaque année. Les passeports et les cartes d'identité nationales actuels demeureront valables jusqu'à leur expiration et seront progressivement remplacés par des documents biométriques électroniques. En tout, 1.500 machines d'enrôlement seront installées au niveau des daïras, circonscriptions administratives et consulats, avant 2010.