Annoncée, il y a de cela deux mois, l'opération d'importation de trois millions de tonnes de ciment devant, selon les pouvoirs publics, équilibrer le marché, ne s'est pas concrétisée, selon notre confrère ‘Le Temps' du 13 avril qui cite des opérateurs qui déclarent qu'aucune nouvelle quantité de ciment n'est parvenue sur le territoire national. Afin de résoudre la crise que connaît le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), l'importation d'une telle quantité de ciment était devenue une solution d'urgence pour atténuer la tension et répondre à la forte demande pour contrer les pratiques de spéculateurs véreux qui ont poussé à des prix très élevés. L'importation de ces 3 millions de tonnes de ciment aurait permis aux promoteurs et autres sociétés du BTP d'achever la réalisation des chantiers d'infrastructures dans les délais. Cependant, après deux mois, date du lancement de l'appel d'offres émis par le groupe Gica pour acquérir ces quantités de ciment, aucun sac de ce qui était attendu n'a été débarqué dans un port algérien, toujours selon ‘Le Temps' qui n'a pas pu confirmer l'information du fait que les responsables de Gica restaient impossibles à joindre. Devant cette situation, notre confrère s'est adressé à MM. Amar Yahiaoui et Mezine Belkacem, respectivement représentant de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) et de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA, qui ont apporté des éclaircissements. Pour le vice-président de l'UGEA, les opérateurs du secteur n'ont pour le moment pas vu les quantités attendues, raison pour laquelle plusieurs chantiers sont à l'arrêt, et ce, dans plusieurs wilayas du pays. Toutefois, il estime, et c'est toujours le cas, que le problème majeur demeure la spéculation sur ce matériau de construction, une pratique déloyale qui n'a que trop duré depuis ces trois dernières années. M. Mezine, secrétaire général de l'AGEA, estime pour sa part que, vu le prix du ciment (le sac de 50 kg est toujours cédé de 750 à 800 DA), «cela veut dire que les trois millions de tonnes de ciment qui devaient être importées ne sont pas encore arrivées». Les trois millions de tonnes de ciment annoncées sont destinées, certes, à équilibrer le marché mais il est à souligner que de gros efforts doivent être déployés en parallèle par l'Etat pour lutter contre les spéculateurs. Ces derniers stockent d'énormes quantités de ce qui est désormais considéré comme «l'or gris» au détriment de l'avancement des projets. Notre confrère précise que 70% du ciment produit dans les usines sont livrés en priorité aux opérateurs en charge de réaliser des projets initiés par l'Etat, les 30% restants sont réservés aux autoconstructeurs. Face à la pénurie, ces derniers n'ont d'autre choix que de s'alimenter sur le marché noir.