Le groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a lancé une deuxième opération d'importation de 1,5 million de tonnes de ciment, après celle effectuée en novembre dernier, a appris, hier, l'APS auprès du P-DG de ce groupe, M. Mokhtar Aibeche. Cette opération "contribue à contenir la forte demande sur le ciment et juguler la tension qui caractérise le marché de ce produit, due au lancement des grands chantiers publics", explique-t-il. Selon lui, cette deuxième opération se fera à partir de quatre (4) ports à raison de 450.000 tonnes pour le port d'Alger et de 350.000 tonnes pour chacun des ports d'Oran, de Béjaia et d'Annaba. A cet effet, les appels d'offres ont été lancés durant la deuxième quinzaine du mois de janvier, précisant que les offres de soumissionnaires sont actuellement en cours de traitement au niveau des commissions de traitement des offres. La première opération qui sera concrétisée sera celle d'Annaba. A ce titre, un quatrième silo flottant sera installé au niveau de ce port dans les prochaines semaines pour traiter le volume d'importation de 350.000 tonnes. Abordant la première opération d'importation d'un (1) million de tonnes de ciment, M. Aibeche a tenu à préciser que jusqu'au 25 avril 2010, les quantités totales de ciments importés, distribuées exclusivement au profit des entreprises publiques de réalisation, ont atteint les 310.000 tonnes, soit 31%. Le reste à distribuer pour cette première opération d'importation, soit 690.000 tonnes, s'effectuera à raison de 5.000 à 5.500 tonnes par jour. Le ''dispatching'' se fait à raison d'une quantité globale de 400.000 tonnes au port d'Alger (à partir de novembre 2009), et de 300.000 tonnes pour chacun des ports d'Oran et de Béjaia (à partir de décembre 2009). Ces quantités "viennent en sus de celles distribuées à partir des douze cimenteries du groupe". Concernant la production nationale, les cimenteries publiques devront enregistrer, en 2010, une augmentation de leur production de l'ordre de 500.000 tonnes, pour être portée à 12 millions de tonnes, rappelle-t-on. Ces prévisions prennent en considération les mises à niveau permanentes opérées au niveau de ces cimenteries publiques et ce, en attendant la finalisation du programme d'extension des capacités des usines de ciment au cours des années à venir. Le programme d'extension concernera les cimenteries de Ain El Kebira, Chlef et Béni Saf qui se traduira par une production supplémentaire globale de 6 millions de tonnes de ciment, soit 2 millions de tonnes de plus pour chacune de ces trois cimenteries. Il est à rappeler que le groupe industriel spécialisé dans la production de ciment et d'autres matériaux de construction a été créé en novembre 2009 pour remplacer la Société de gestion des participations SGP-GICA (Industrie des ciments), dans le cadre de la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie industrielle. Cette nouvelle entité, qui a absorbé les groupes cimentiers et les filiales de l'ex. SGP-GICA, sera dotée d'un programme d'investissement de 180 milliards de dinars qui devra lui permettre d'atteindre une capacité de production de 20 millions de tonnes/an de ciment et de 7 millions de tonnes de granulats dans les trois prochaines années, avait indiqué le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements il y a quelques mois. Outre les ciments et les granulats, l'activité de cette société devrait s'orienter également vers la production de béton prêt à l'emploi et les plaques au plâtre. Notons que l'activité industrielle dans le secteur des matériaux de construction s'est caractérisée, au 4e trimestre 2009, par une hausse de la demande, des prix de vente et une amélioration de la trésorerie, selon une enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprise. Les capacités de production sont utilisées à plus de 95% par plus de 75% du potentiel de production, révèle l'enquête d'opinion, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle. Selon l'enquête, plus de 98% des chefs d'entreprises ont déclaré que le degré de satisfaction des commandes de matières premières "reste égal aux besoins exprimés". Par ailleurs, plus de 88% des entreprises ont enregistré des arrêts de travail, à cause des pannes d'électricité, quoique inférieurs à 6 jours, selon 92% des concernés. Malgré la hausse des prix de vente, la demande en matériaux de construction a augmenté, durant le dernier trimestre de l'année écoulée. Par ailleurs, plus de 89% ont satisfait toutes les commandes reçues et prés de 98% déclarent avoir des stocks de produits fabriqués, une situation jugée "normale" par plus de 60% des enquêtés. Plus de 95% ont déclaré avoir enregistré des pannes d'équipement en raison, principalement, de leur vétusté, entraînant des arrêts de travail inférieurs à 13 jours pour l'ensemble des concernés.