Dans le cadre de la lutte contre la déperdition de l'eau potable due, notamment, à la vétusté des canalisations, de gros efforts sont déployés par l'Etat pour assurer une gestion plus rationnelle des ressources hydriques. Hennaya, à l'instar de Tlemcen, Remchi et d'autres localités de la wilaya, a bénéficié de projets visant la rénovation progressive du réseau d'alimentation en eau potable. Les habitants des quartiers qui ont longtemps souffert d'une pénurie d'eau accentuée par les multiples fuites les privant d'une ration suffisante de ce liquide vital, ne peuvent que se réjouir des travaux qui allaient, enfin, les délivrer d'un fardeau lourd à supporter. La rue Colonel Amirouche, située dans l'ancien quartier de la ville appelé communément «Derb Lagha», figure parmi les endroits ayant profité de la modernisation des canalisations. Les nouvelles conduites ont été bel et bien installées et mises en service à la grande satisfaction des riverains. Cependant, certaines imperfections sont venues freiner l'euphorie née de la réalisation de ce projet public de grande portée. Ainsi, un habitant de cette rue, se demande si tous les tuyaux utilisés répondent aux critères de la qualité. Ce qui s'est passé près de chez lui n'est pas pour le convaincre quant à la bonne qualité du produit utilisé. A ce sujet, il nous dira : «Un jour, depuis ma chambre, j'ai entendu un fort ruissellement d'eau, j'ai alors pensé que c'était la pluie qui tombait. Pour m'en assurer, je suis sorti dans la cour et là, j'ai vu que les gouttes tombaient drues, mais en levant mes yeux vers le ciel, j'ai été surpris de voir qu'il n'y avait pas l'ombre d'un nuage. L'eau venait, en fait, de l'extérieur et giclait de la chaussée avec force : le nouveau tuyau était entaillé sous l'effet d'une grande pression. Avec mon voisin, nous avons colmaté la brèche en insérant un morceau de tuyau que nous avons consolidé avec des colliers. Je suis allé voir, ensuite, les services de l'ADE qui m'ont dirigé vers l'Hydraulique, le maître d'œuvre. On a envoyé quelqu'un avec moi qui a constaté de visu la défectuosité de la conduite et a promis que la préparation ne saurait tarder. Après quasiment un mois, rien n'a été fait». L'autre source de mécontentement est l'état de la rue. Selon plusieurs citoyens résidant à «Derb Lagha», l'entreprise chargée du projet a comblé les tranchées creusées de façon tellement sommaire que le travail n'a pas résisté aux premières pluies qui se sont déversées sur la région. Une grande tranchée, à quelques mètres d'une école primaire, est même restée béante durant pratiquement un mois avant qu'une vanne ne soit installée et le creux remblayé sans soin. Deux mois après l'achèvement des travaux, le mauvais état de la chaussée rend difficile la circulation des véhicules qui prennent un sérieux coup. Les piétons, pour leur part, ont beaucoup de peine à utiliser cette voie à chaque chute de pluie. Les riverains espèrent que l'APC ne tardera pas à prendre en charge la rue Colonel Amirouche et programmer prochainement son bitumage, comme l'ont été toutes les rues avoisinantes.