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Le professeur H. Benmessaoud à La voix de l'Oranie
«Stress au travail, on est encore chez nous dans une phase de déni»
Publié dans La Voix de l'Oranie le 30 - 05 - 2010

Pour nombre de participants, conférenciers et auditeurs, les IVèmes entretiens en santé au travail et environnement, organisés en fin de semaine écoulée à l'université Djillali-Liabes de Sidi Bel-Abbès, ont été marqués par la haute teneur scientifique des communications données par les spécialistes invités.
L'une d'elle a particulièrement retenu notre attention par la pertinence du thème traité, le stress au travail en l'occurrence, les idées qui y sont développés, le constat tranchant et sans équivoque qui est dressé sur le phénomène. Son auteur n'est autre que le professeur H. Benmessaoud de l'université d'Alger qui a bien vouloir revenir sur le sujet en présence des professeurs B.A. Kandoussi et Benkerma, directeurs de laboratoires de recherche à Sidi Bel-Abbès et Sétif.
La voix de l'Oranie: Le concept du stress au travail vous semble une notion floue dans notre environnement professionnel en Algérie. Où en est l'état de la recherche sur le phénomène?
Pr H. Benmessaoud: En matière de stress au travail, on est encore chez nous dans une phase de déni. Par rapport à l'environnement professionnel, on cible toujours en priorité les risques physiques. Les risques de la santé mentale sont pratiquement ignorés. On dit chez nous que les gens ne travaillent pas beaucoup ou ne fournissent pas assez d'efforts et que, par ce fait, ils n'ont n'a pas de stress. En d'autres termes, il n'y a rien qui les fatigue mentalement. En fait, c'est peut-être en partie vrai, sachant que nous avons des organisations de travail qui sont propres à notre société. Nous sommes confrontés à des problèmes en matière d'organisation de travail où le fait de ne pas stimuler les motivations, de ne pas explorer toutes les compétences, les gens sont dans des situations de travail pour la plupart passives. Il n'y a pas de champ de développement des compétences… Comme il n'y a pas aussi de reconnaissance en retour. Donc les gens sont frustrés et sont en situation de stress, donc en situation de souffrance psychique. Evidemment, il y a des situations où des gens travaillent et s'investissent énormément dans la tâche qui leur est confiée. Mais ceux-là, non plus, n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre dans l'exercice de leurs fonctions. Il n'y a pas beaucoup de reconnaissance ni de valorisation et du travail chez nous. Vous travaillez ou vous ne travaillez pas c'est la même chose. Celui qui travaille est en situation de souffrance, celui qui ne travaille pas l'est également. C'est dire la complexité de la problématique posée. Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que le travail participe à la construction identitaire des individus, quand le choix du métier est conforme aux besoins psychiques du sujet et que ses modalités d'exercice permettent le libre jeu du fonctionnement mental.
- Vous aviez eu l'occasion d'étudier de près la question en menant une intéressante étude de cas dans un établissement hospitalier d'Alger?
- Dans le cadre d'une étude sur la santé mentale des soignants et contraintes psychosociales en milieu de soins, j'étais appelée en effet à me pencher sur l'épuisement professionnel chez les infirmiers d'un établissement hospitalier à Alger. Le traitement statistique des données recueillies avait révélé un niveau élevé d'épuisement émotionnel chez 56,6% des 920 répondants, un manque d'accomplissement personnel chez 30,1% et une envie de quitter définitivement la profession chez 40% d'entre eux.
Cela peut paraître énorme! C'est juste une évaluation avec des échelles psychométriques, diriez-vous… Mais, en fait, cette souffrance est palpable sur le terrain. Pour preuve, il y a des changements et des départs fréquents qui sont enregistrés dans les services. Le personnel infirmier est en train de quitter l'hôpital massivement. Il est temps qu'on s'inquiète de tout çà… Sinon demain on ne trouvera plus d'infirmiers dans les structures hospitalières. Pas seulement pour les conditions de travail qui sont loin d'être optimales; ces gens souffrent surtout parce qu'ils n'ont pas de reconnaissance et de valorisation de leur métier. Ce sont essentiellement les principales sources de souffrance de travail en Algérie.
- Pour ainsi dire, l'institution en elle-même est interpellée?
- L'institution est interpellée… L'individu l'est aussi… Les compétences scientifiques le sont davantage afin de se pencher sérieusement sur ce phénomène de société qui a un impact important au triple plan économique, sociétal et individuel. Il est impératif aujourd'hui de s'investir sur le sujet, poser un diagnostic de situation et proposer des mesures de prévention adéquates à chaque cas étudié.
- Faut-il considérer que, dans le milieu de la recherche en Algérie, un diagnostic précis n'est toujours pas établi sur le phénomène?
- Le diagnostic est parcellaire. Chacune des équipes de recherche procèdent avec les moyens qu'elle a à sa disposition, en ciblant certains secteurs d'activités où elle exerce le plus clair de ses compétences. Il n'y a pas vraiment de réseaux pour la collecte des données ou pour établir réellement un diagnostic.
- La création de réseaux, n'est-ce pas là l'un des objectifs de la rencontre d'aujourd'hui?
- Comme l'a confirmé le professeur Kandoussi, en ce qui concerne la mise en commun préalable des protocoles et des méthodes de travail, la création de ce type de réseaux devant intervenir après l'évaluation de nos connaissances en la matière, ne permettra pas aux chercheurs d'évoluer graduellement vers des systèmes sentinelles en mesure d'attirer l'attention des pouvoirs publics et des organismes employeurs à différents niveaux de décision. Comme je l'ai souligné dans une précédente communication, la prévention du stress au travail est primordiale pour la santé de l'entreprise. Dans un contexte économique en mutation, la santé mentale des salariés demeure un enjeu capital.
Entretien réalisé par A. Abbad


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